06 May
Urgent : À Lubumbashi, l'insécurité tue plus que le COVID-19

Le coronavirus a plongé le monde entier dans une guerre asymétrique, causant plusieurs morts dans les pays où il est passé sans passeport, comme c'est aussi le cas en République Démocratique du Congo où le nombre de morts est passé à plus de 34 personnes. Cependant, à Lubumbashi, la capitale cuprifère, deuxième ville de la RDC,  ce n'est pas le cas. Jusque là, 9 cas sont confirmés, et zéro décès. Le challenger du COVID-19 s'appelle "l'insécurité". Elle a fait franchir la ville, la barre de plus de cinquante morts. Sa force actuelle, risquerait de nous faire atteindre le seuil de cent personnes tuées d'ici la fête de l'indépendance de la RDC célébrée chaque le 30 juin.

Chaque nuit qui passe à Lubumbashi, au moins une ou deux personnes perdent innocemment leur vie, même si elles ont été obéissantes aux ordres de leurs bourreaux ou guillotineurs.


Face à COVID-19 au Haut-Katanga, l'insécurité a battu un extraordinaire record en une seule fois, dans la nuit du dimanche 03 au lundi 04 mai 2020 aux quartiers Kilobelobe et Bel-Air, communes de Kampemba et Annexe : 6 personnes sont mortes, un bébé enlevé, 36 maisons cambriolées et 4 personnes blessées par balles.


La nuit était longue. L'embrouillamini des vuvuzelas, sifflets et assiettes en inox n'a pas effrayé les hors-la-loi qui opéraient sans crainte aucune. Les victimes pointent du doigt accusateur les hommes en uniforme qui font la patrouille mixte Police-FARDC.


Finir l'insécurité à Lubumbashi est aujourd'hui au delà des compétences des autorités locales. Cela paraît une équation à double inconnu et il faut pour cela, l'implication rapide du gouvernement central.


Contactée par IMPACT NEWS votre média, une victime s'exprime:'' L'insécurité à Lubumbashi a rendu ses victimes pauvres, veuves, orphelins, et de vrais psychopathes. Voilà qui est à la base de l'exaspération de leur souffrance''


À elle de poursuivre : ''Les maisons sont systématiquement dévalisées, les victimes sont complètement fracassées, la situation est pitoyablement indescriptible. Plusieurs Lushois ont les coeurs meurtris, les nerfs tendus, les os brisés, leur espoir fini, le moral n'est plus. Les nuits sont lugubres et indésirables pour eux. La colère contre les autorités est au rendez-vous. L'auto-prise en charge est à leur initiative. Avec véhémence, ils dénoncent la main noire de ceux qui veulent faire des affaires et des récupérations politiques, pour déstabiliser le gouvernement provincial'', a-t-il conclu.


Dans une vidéo publiée dans les réseaux sociaux, les représentants en province, de jeunes kabilistes décrient le modus operandi du général de la police Louis Segond KARAWA, quant à la lutte contre l'insécurité et demandent au gouverneur Jacques KYABULA d'exiger son remplacement, parce que selon eux, il prouverait de l'incompétence notoire et serait incapable de mieux remplir sa mission, qui est celle de sécuriser la population et ses biens.


Ils accusent encore le ministre provincial en charge de l'Intérieur et de sécurité d'être défaillant, et non à la hauteur de la situation sécuritaire.


Ces jeunes révèlent que le budget alloué à l'insécurité est astronomique, mais malheureusement, rien d'impact visible n'est jusque là pas encore fait.


Dans un rapport de la gouvernance sécuritaire du cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga, les membres de la société civile du Haut-Katanga exigent des enquêtes sérieuses au sein de la chaine de commandement du CCO

pour connaitre les faiblesses (lourdeur dans les interventions de maintien de l'ordre ), établir les  responsabilités, facteurs favorisant et causes malgré les efforts du gouvernement  provincial dans le renforcement de la capacité opérationnelle des services de sécurité et renseignements en leurs  dotant de moyens logistiques et financiers comme apport de la province pour  améliorer la gouvernance sécuritaire dans le Haut-Katanga.


Nous suggérons au conseil provincial de sécurité

 du Haut-Katanga de mettre en place le CLSP comité local de sécurité de proximité dans toutes les communes et quartiers avec l'accompagnement des experts étatiques et de la société civile en y intégrant les leaders communautaires, cadres de base et jeunes volontaires conformément aux directives de la réforme du secteur de sécurité à travers les principes civilo-militaires car la sécurité et la paix sociale sont une affaire de tous.


Nous présentons nos  Sincères condoléances aux familles éprouvées (Nos compassions).

 Le monitoring se poursuit et la sensibilisation.


Nous  appelons  les Lushois à la vigilance, à la collaboration avec les services de sécurité et à la prudence pendant cette période de l'État d'urgence sanitaire.

 Respectez les gestes barrières pour éviter la contamination.


Seule la mutualisation des efforts des uns et les autres peut aider à améliorer les approches sur terrain.


Gédéon ELONGA.

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