La centrale électorale a pris 5 jours pour traiter plus de 20000 dossiers à la députation nationale et 25 dossiers à la présidentielle.
Un échange libre. Non à diffuser ou publier. Au cours de cet échange, les leaders d’opinion ont été éclairés sur le processus. Cap vers la publication des listes provisoires et l’acquisition des matériels. Sur son visage, la fierté de Nangaa est perceptible quant à l’option levée par le Gouvernement de financer seul les élections. Même au niveau de la logistique, c’est seul le Gouvernement qui va engager les moyens, se rejouit-il. Pas d’appui logistique de la MONUSCO. Pas d’assistance logistique, ni financière extérieure, assure Corneille Nangaa qui note par ailleurs que trois centres d’approvisionnements ont été retenus : il s’agit de la Chine qui va fournir la quincaillerie électorale ; de l’Inde pour l’approvisionnement en sources d’énergie dont les panneaux solaires et la Corée du Sud pour les machines à voter, a-t-il souligné. Le patron de la CENI a informé ses amis que plus de 40 000 machines sont déjà en haute mer et vont arriver bientôt par Matadi pour approvisionner l’Ouest et La partie Sud-ouest. L’Est sera servi à partir de Mombassa passant par l’Ouganda et la Tanzanie.
Transport des matériels et agents électoraux
Le déploiement des matériels se fera au moyen des 7 hélicoptères neufs qui seront pilotés par de jeunes Congolais dont la moyenne varie entre 21 et 27 ans, révèle Nangaa qui se félicite de l’appropriation du processus électoral par les Congolais. Il fait retenir l’ajout des 8 autres avions, grands porteurs dont 1 Boeing 300, 1 Boeing 737, 2 Boeings 727, pouvant transporter au moins 25 tonnes ; 1 DC8, pouvant transporter au moins 40 tonnes ; 1 Antonov 72, 1 Antonov Iliouchine et un jet pour superviser les élections par le staff de la CENI. Au total, une flotte aérienne de 15 avions pour transporter et ramener les matériels électoraux.
Les matériels
Tous les matériels sont déjà payés, notamment plus de 90% pour les machines à voter ; plus de 40%, les panneaux solaires dont la livraison a déjà commencé. Le Président Nangaa a aussi informé que le VSAT a été déjà livré pour offrir l’Internet et l’Intranet pour servir le processus électoral. La CENI restera aussi indépendante vis-à-vis des sociétés de téléphonie cellulaire. Elle va utiliser un réseau Internet et Intranet à partir du satellite. Tout a été déjà payé pour les trois prochaines années. Et d’ailleurs l’on pouvait organiser du coup tous les scrutins le même jour avec l’innovation apportée avec la machine à voter. Cela implique que l’on pourra couper l’Internet, la CENI sera opérationnelle en termes de communication.
Le personnel électoral
D’ores et déjà, la CENI procède au recrutement et à l’identification des 650 000 agents électoraux. 52 experts de la CENI sont à Séoul pour opérer le contrôle des machines qui doivent toutes être livrées avant le 15 octobre prochain.
Les technologies électorales
Abordant la question relative aux technologies électorales futures, Corneille Nangaa a circonscrit d’abord le contexte de la RDC qui est un pays dont la démocratie est trop jeune et fébrile, mais qui a fait usage des TIC dès l’origine des élections. Cet usage a été dicté par deux facteurs, à savoir la méfiance des acteurs politiques et l’imposition des bailleurs de fonds-fournisseurs. Ainsi, la RDC est le premier pays africain à avoir constitué un fichier électoral biométrique. Le processus électoral est totalement conduit par les TIC en partant de la cartographie : GPS, base des données GIS, Cartes interactives ; de l’enrôlement des électeurs : Biométrie (emprunte, photographie et ordinateur), la base de données et AFIS/ABIS (système automatique d’identification ; de l’inscription des candidats : logiciels conçus par la CENI, base de données et AFIS/ABIS et enfin, au niveau des élections jusqu’à la proclamation des résultats : logiciels conçus par la CENI, la base de données et la machine à voter. Ce qui conduit automatiquement à la transmission sécurisée des données.
La machine à voter
En rapport avec la machine à voter, il faut retenir qu’elle est un support qui facilite le vote. Elle est équipée d’un écran tactile, d’un scanner et d’une imprimante intégrés qui permettent à l’électeur d’exprimer son suffrage et d’imprimer instantanément le bulletin sécurisé avant de le déposer dans l’urne. C’est une innovation congolaise qui présente 8 avantages, notamment : la réduction de 200 jours sur les 504 jours prévus par le calendrier électoral relatif à la commande, l’impression, le colisage et le déploiement des bulletins de vote ; les économies de près de 3000 millions de Usd sur le coût global du cycle électoral en cours et beaucoup plus pour les prochains cycles ; la possibilité d’organiser tous les scrutins prévus dans le cadre du processus électoral ; l’économie de 800 tonnes de matériel électoral à déployer à travers le pays, nécessitant près de 530 rotations d’avions ; la fiabilité et la transparence dans le processus électoral grâce à une double vérification de résultats des scrutins au dépouillement ; la réduction sensible du délai d’attente des résultats de vote ; la fluidité de la circulation dans le bureau de vote, soit une minute par personne plutôt qu’une dizaine avec l’ancien système pour le trois scrutins ; la réduction du nombre de bureaux de vote de 130.000 à 85.000 épargnant la mobilisation de plus de 300. 000 agents supplémentaires.
Outre les solutions qu’elle apporte, la machine à voter est conçue pour s’adapter à nos conditions climatiques et à notre environnement. Elle dispose, en plus d’un écran tactile : d’une double batterie au Lithium incorporée (d’une autonomie de 4 heures) et externe (d’une autonomie de 48 heures) pour fonctionner indépendamment de l’énergie électrique ou des groupes électrogènes ; d’un lot de bulletins de vote à volume et poids réduits contribuant en une meilleure gestion des centres de compilations ; de la valise compacte, résistante au choc et aux intempéries, facile à transporter réduisant de 100 à 35 Kg le tonnage du matériel électoral à livrer dans chaque bureau de vote. La machine à voter est donc une réponse à trois types de défis, à savoir financier, technique et Politique.
Par la réduction des coûts des élections, la machine à voter répond au défi financier des élections. Par l’organisation du vote, la machine à voter répond au défi technique des élections. Par l’organisation des trois scrutins en une fois, elle répond au défi politique conformément à l’accord. La machine à voter s’inscrit dans une logique visant à rendre le Gouvernement congolais capable de financer et d’assurer la régularité des élections. La machine à voter est une révolution en matière électorale en RDC. L’expérience congolaise servira d’exemple pour d’autres pays dans le monde. La machine à voter nous donne une raison de plus de croire au génie congolais, a rassuré le Président de a Centrale électorale.
Challenges
Corneille Nangaa retient au moins trois challenges à relever à savoir, la sensibilisation et éducation des électeurs et autres parties ; la campagne d’intoxication politiquement motivée (Fake news) et la méfiance et la peur de certains acteurs.
En conclusion, Corneille a conclu que les TIC sont désormais incontournables et donc irréversibles, étant donnée l’émergence d’une génération Android dominée par les réseaux sociaux dont WhatsApp, Facebook, Twetter… Pour cela, il faut néanmoins un encadrement à travers la loi, la réglementation et la sécurité. L’usage des TIC doit avoir pour finalité la solution aux problèmes d’un pays.
La Rédaction