13 May
Procès dossier 100 jours :  VK veut noyer Fatshi !

Invité à comparaitre devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe en chambre foraine à la Prison Centrale de Makala, le lundi 11 mai dernier, le Directeur de Cabinet du Président de la République, Monsieur Vital Kamerhe Lwakanyinginyi Nkingi, a affiché ses couleurs de ne pas vouloir coopérer avec la justice. D’emblée, il donne des leçons au magistrat. Ce que d’aucuns ont considéré comme de l’arrogance :’’Je suis un intellectuel. J’occupe un grand poste dans ce pays. Je jouis d’une grande notoriété. Nous ne sommes pas venus ici pour amuser la galerie. C’est pour que la vérité éclate. La vérité rime avec la justice’’. Ce qui a étonné les habitués du prétoire. L’homme oublie qu’il est devant le Tribunal. Il veut se considérer comme devant une tribune politique où il veut faire du show. Il donne l’impression de s’adresser au public. Même ses avocats sont importunés et ignorés. L’homme est plein. Il a des vérités à dire. Il veut éventrer le boa.

Labo UNC

Au lieu de préparer sa défense avec les avocats, le Dircab du Chef a dirigé des réunions stratégiques en prison et monté un laboratoire qui va s’engager à fabriquer l’intox, la manipulation, le mensonge et la désinformation. Déjà devant la barre, il annonce les couleurs en disant que le programme des 100 jours ne lui appartient pas et divague quant à sa supervision de ce programme pour citer d’autres personnes qui seront certaines appelées pour venir, certainement l’enfoncer devant le tribunal. L’homme semble ne pas vouloir mourir seul. Il veut entrainer dans sa chute, comme le diable lorsqu’il a été chassé du ciel, un grand nombre des étoiles politiques. Il veut brûler la forêt politique congolaise.

Au regard des pièces qui gisent au dossier, VK sait qu’il ne pourra pas s’en sortir. Alors, il faut ramener ce procès sur le terrain politique.

C’est sur ses pièces, plus de 2000, que le Ministère public a fondé sa conviction pour demander au Tribunal de fixer l’affaire. 

En outre, la République Démocratique du Congo s’est constituée partie civile. Ce qui est une très bonne chose. Entre temps, de sources sûres, l’on apprend la mise en place de différentes Commissions rogatoires internationales pour recouvrer toutes les évasions des millions de dollars américains qui sont actuellement placés dans des paradis fiscaux, bancaires et judiciaires à travers le monde. Cette Commission va également s’affairer à récupérer certaines propriétés dont une Île en Grèce à Athènes que VK aurait achetée. Ce qui aurait justifié l’organisation de la thèse en toute précipitation dans une Université américaine basée à Athènes. Le Chef du Cabinet du Chef de l’Etat aurait profité de ce déplacement, non seulement pour déposer de l’argent dans les banques grecques ; mais aussi et surtout pour acheter cette Île proche de laquelle, l’on a aperçu les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux de sa famille dans un Yacht privé. La République Démocratique du Congo intervient dans cette procédure judiciaire avec l'intention d'exiger à Vital Kamerhe et consorts des dommages-intérêts à titre de réparation du préjudice causé par la commission des infractions gravissimes.  C'est aussi une façon désormais de créer une jurisprudence en matière de la correctionnalisation des détournements des fonds publics.

Le juge semble assis et blindé. Il est calme, serein, posé et attentif aux détails. Il est resté imperturbable face à la ruse du prevenu VK qui avait osé vouloir lui donner des leçons sur son côté intellectuel. Le juge a su garder de la hauteur et lui a lancé regard vindicatif d'un bon père de famille méprisant sa science sans conscience. 

Stratégie de plaider coupable

Vital Kamerhe a été maladroit dans sa ligne de défense qui consiste à nier tout en bloc en poussant l'outrecuidance jusqu'à arguer ne pas connaître le nommé Jeannot Muhima le Chargé des Importations à la Présidence de la République que lui-même avait fait recruter au cabinet du Président de la République Démocratique du Congo.

Pareil pour son coaccusé Jammal Sammih qui aurait offert une "nouvelle propriété", c'est à dire, un bien immobilier à sa belle-fille Soraya Mpiana.

C’est ici que les initiés des cours et tribunaux lui recommandent d’éviter une confusion acerbe entre un débat politique stérile et judiciaire où les droits Miranda (Miranda Rights) recommandent ceci : "le prévenu à droit de garder silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous dites pourra être retenu et sera utilisé contre vous".

Il devrait très vite revoir son attitude vis-à-vis du tribunal et revoir de fond en comble sa ligne de défense qui l'emmène tout droit à une condamnation certaine. Il devrait tenir compte d'un Ministère Public attentif, expérimenté et vigilant qui est appuyé par des avocats de la République percutants qui maîtrisent l'eschatologie du droit, la beauté de cette science juridique et surtout les méandres du Code pénal et du Code de procédure pénale de la République Démocratique du Congo. 

En définitive, "Last But Not Least" comme disent les anglo-saxons, pour signifier le "dernier point mais non de moindre’’, le juge a voulu faire voir au Libanais Jammal Samih le coaccusé de Vital Kamerhe qu'ils sont des menteurs invertébrés et ce dernier est parvenu même à nier au nom de sa religion l'Islam en plein mois de Ramadan tout en citant outrageusement Allah, qu'il ne connaissait pas du tout son complice Vital Kamerhe. Et pourtant, dans les pièces à conviction qui sont déposées au greffe, il existe plusieurs photographies instantanées et des éléments sonores et téléphoniques qui cristallisent les liens que ces deux individus se connaissent très bien. Parjure et mensonge.

Discernement du juge

Il faut ajouter que durant cette première audience, le juge, le Ministère public et les avocats de la République Démocratique du Congo voulaient tout simplement dire à Vital Kamerhe et son ami libanais qu'ils forment une association des malfaiteurs, qu'ils bénéficient d'un procès équitable et qu'ils vont être mis en face des 4000 pièces à conviction qui vont motiver leur condamnation pénale.

La boîte à pandore

La boîte à pandore tant souhaitée n’a pas été ouverte. Elle risque de brûler celui qui va l’ouvrir et l’engloutir.

Discernement du tribuna

L'acte d'accusation lu par le Ministère public cristallise ses griefs autour d'un fait saillant : " DÉTOURNEMENTS DES DENIERS PUBLICS ". 

Après identification des acteurs, le juge pose de petites questions anodines de mise en train : ‘’En quelle qualité êtes-vous intervenu dans l'exécution du programme de 100 jours ?’’. Le Président Vital, réputé intelligent, professionnel de son état répond tout bonnement : ‘’En tant que Directeur de Cabinet, membre de l'équipe de supervision’’. ERREUR MONUMENTALE.

Ici, indique une experte en droit, l’habituée du prétoire, Mme Aristide BULAKALI :‘’La pertinence de la question résidait dans l'établissement du lien entre l'objet du grief (détournement des deniers publics) et le rôle de l'accusé dans le processus de décaissement ou d'utilisation des deniers publics destinés au financement du programme des 100 premiers jours du Président de la République’’, a fait observer cete experte qui précise par ailleurs : ‘’En effet, le volet dépenses des finances publiques, ne connait ni DIRCAB, ni superviseur, ni Coordonnateur. Il ne connait que les Ordonnateurs des dépenses, les Comptables Publics, es gestionnaires des crédits, les Contrôleurs Budgétaires, les Intervenants bancaires ou non bancaires ainsi que les bénéficiaires’’

Déjà à ce niveau Vital Kamerhe perd les pédales. Pourquoi le Président Vital a tout simplement évité de répondre qu'il est intervenu en qualité d'ORDONNATEUR DES DÉPENSES du Programme de 100 jours ?

Stratégie : non coupable

Ici, Aristide BULAKALI constate que l’état d'esprit du Président Vital est de plaider non coupable. Il fait un mauvais ciblage de l'auditoire. Le Président Vital lui a donné l'impression de s'adresser au public alors qu'il est devant le juge. Le style de communication qu'il emprunte pourrait s'avérer efficace en politique, en campagne électorale mais pas devant les juges qui sont focus sur les pièces. La retransmission en directe de ce procès exigée par les sociétaires de l'UNC semble desservir les intérêts du leader de l'UNC. L'UNC n'a-t-elle pas par cet acte impliqué l'opinion publique dans la célébration de l'opprobe public contre son leader ? Se demande Aristide BULAKALI qui observe qu’à trop écouter les partisans, les courtisans, le Président Vital creuse sa propre tombe avec ses propres dents. La retransmission en directe de son procès favorisera un déballage judiciaire sans précédent, un lynchage médiatique qui le couvrira d'opprobre avec effets immédiats et nocifs sur le reste de sa carrière politique désormais en respiration artificielle.

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