Nomination précipitée des Secrétaires Généraux dans l’Administration publique :
Michel Bongongo nargue Félix Tshisekedi !
Les membres du Front pour le Congo, FCC, ont été pris de cours. C’est la panique générale. Ils ne s’attendaient pas que le Président Joseph Kabila allait laisser la vérité des urnes triompher. Ils croyaient qu’Emmanuel Ramazani Shadary allait être imposé Président de la République en dépit du suffrage exprimé par le peuple congolais.
Pris de panique, beaucoup ont tenté comment assurer leurs arrières par des nominations et affectations précipitées des agents et cadres aussi bien dans l’Administration publique, que dans les établissements et services publics.
Recette Fatshi
Une magouille qui a été stoppée par le nouveau Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, à travers un communiqué officiel de la Présidence de la République, signé par son Directeur de Cabinet, Monsieur Vital Kamerhe Lwakanyinginyi.
Si l’inamovible Martin Kabwelulu, Ministre des Mines, s’est soumis à cette exigence du Président de la République, le très Kengoiste, Michel Bongongo ne veut pas l’entendre de cette oreille. Il confond les années. Il se croit au temps du Kengo, troisième voie du très haineux Mgr Monsengwo Pasinya. Il tient à prouver qu’il est puissant et que le nouveau Président de la République n’est qu’un paravent, comme il ne cesse de le clamer à ses collaborateurs proches. Ce qui justifie son défi lancé à Tshisekedi, lorsqu’il veut le soumettre à lui accorder la dérogation à procéder aux cérémonies de remises et reprises de ses nouveaux affectés dont les nominations violent les dispositions légales et réglementaires en la matière.
Dérogation
Bongongo veut déroger. Alors que le Président de la République, a instruit son Directeur de Cabinet, en attendant la maitrise des contours de ce que son prédécesseur venait de faire, de suspendre jusqu’à nouvel ordre, tous les recrutements et mises en place dans les entreprises publiques, services et établissements publics ainsi que les engagements et liquidations des dépenses publiques autres que celles liées aux charges du personnel, sous réserve d’autorisation préalable de Son Autorité, le Ministre d’Etat Bongongo veut passer outre pour forcer la main du Chef de l’Etat.
Il écrit ainsi au Directeur de Cabinet du Président de la République, pour solliciter la dérogation afin de procéder aux cérémonies de remises et reprises des décisions qu’il a prises à la veille de l’investiture du nouveau Président.
Piège
Ce qui parait comme épine sous les pieds du nouveau Président dont les administrations seront confrontées à la réalité de nouveaux Secrétaires Généraux qui seront en train d’apprendre ensemble avec les nouveaux ministres qui seront issus du prochain Gouvernement qui sera mis en place. Un piège dans lequel, Félix-Antoine Tshisekedi devra éviter de tomber dans la mesure où le prof Bongongo, dans le cadre du clientélisme, a procédé au recrutement de nouvelles unités, nouveaux agents qui ont passé le concours sans distinction des catégories. A ce titre, l’on fait mention aux nouvelles unités, agents de Bureau, Chefs de Bureau, Chefs de Division et/ou les Directeurs commissionnés et/ou nommés par Ordonnance Présidentielle qui ont été placés dans une même moule pour passer au concours qui a violé les dispositions légales et réglementaires en la matière. Ce qui justifie le manque des éléments indicatifs des nominés dont leurs matricules n’ont pas été affichés.
Magouille
C’est la magouille. Moins encore une maffia organisée par le Ministre Michel Bongongo lorsqu’il fait signer en toute hâte au Directeur de Cabinet du Président de la République sortant cette ordonnance antidatée n°18/143 du 27 décembre 2018 portant nomination des Agents de Carrière des Services publics de l’Etat au grade et à la fonction de Secrétaire Général.
Une ordonnance fausse au regard des griefs qu’elle contient à savoir : la Constitution de la République en son article 81 alinéa 4 dispose : ‘’Sans préjudice des autres dispositions de la Constitution, le Président de la République nomme, relève de leurs fonctions et, le cas échéant, révoque, sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des Ministres les Hauts Fonctionnaires de l’Administration Publique’’. Une disposition qui a été battue en brèche par cette supercherie signée Michel Bongongo dans la mesure où l’Ordonnance susvisée n’a pas respecté cette procédure. Contrairement aux prescrits des articles 72 et 74 alinéa 1 de la loi n°16/013 du 15 juillet 2016 portant Statut des agents de Carrière des Services Publics de l’Etat qui stipule : ‘’Les promotions aux grades de la Catégorie A sont accordées par le Président de la République sur proposition du Gouvernement délibérée en Conseil des Ministres’’.
Au vu de son exposé des motifs, il est loisible de constater que le Conseil des Ministres n’a jamais été entendu. Voila pourquoi les prétendues Ordonnances ne portent pas le visa du Premier Ministre, moins encore la signature du Chef de l’Etat, constate un expert juridique sous couvert de l’anonymat. Ainsi à ce jour, deux Ordonnances Présidentielles controversées à savoir l’Ordonnance n°18/143 et l’Ordonnance n°18/143B portant nomination des Agents de Carrière des Services Publics de l’Etat au grade et à la Fonction de Secrétaire Général signées à la même date du 27 décembre 2018 se contredisent et s’abrogent.
En clair, la 2ème Ordonnance abroge la 1ère, outre que le papier en-tête des Ordonnances est celui du Bureau du Directeur de Cabinet du Chef de L’Etat sortant. Ce qui justifie sa précipitation pour placer les nouvelles autorités devant un fait accompli.
Les Ordonnances sont certifiées conformes à l’original. Un original connu que de Mwilanya et de Bongongo. Mystère !
Aussi, l’élément identifiant d’un fonctionnaire de l’Etat demeure le numéro matricule, ce qui n’est pas le cas dans lesdites Ordonnances, révèle la même source qui dénonce que dans l’exposé des motifs, aucune ligne ne fait allusion aux résultats du concours sauf participation à la formation qui ne peut pas donner droit à une quelconque nomination.
Montage
En rapport avec les mises à la retraite de 2017, plusieurs vacances se sont créées au sein de l’Administration Publique, en ce qui concerne notamment le poste de Secrétaire Général. C’est dans ce contexte que le Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique avait demandé à tous ses collègues Ministres Sectoriels par un courrier de lui proposer des candidats compétents et expérimentés au poste de Secrétaire Général ai. Ce qui fut fait.
Cependant une année après, au lieu de titulariser les Intérimaires, Michel Bongongo a plutôt recouru au concours, ce qui est contraire à l’article 72 alinéa 2 point 3 de la loi n°16/013 du 15 juillet 2016 portant Statut des agents de Carrière des Services Publics de l’Etat qui ne soumet pas le fonctionnaire de la catégorie A (Hauts fonctionnaires) au concours. Ledit concours apparait comme prétexte pour justifier les cooptations et les nominations au grade de Secrétaire Général. Pour preuve, le concours organisé au mois d’août 2018 n’avait jamais rendu publics les résultats jusqu’au 30 janvier 2019.
Bongongo a procédé à la publication tardive des résultats dudit concours, pour ne pas laisser une quelconque possibilité aux requérants de formuler leurs recours. Encore une triche dans son chef.
Ce qui fait convaincre à plusieurs que cette mise en place faite en toute hâte le jour même de la cérémonie de prestation de serment et de passation civilisée du pouvoir entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila aurait pour objectif de faire échec au nouveau Gouvernement. Le nouveau Gouvernement va certes s’appuyer sur les Compétences sectorielles des administrations. Ce dernier ne saurait bien fonctionner avec efficacité, s’il rencontre dans les administrations de leurs Ministères les nouveaux Secrétaires Généraux sans expertises sectorielles. Ceci pour éviter une mauvaise cotation après 100 jours de service du nouveau gouvernement.
Si Félix Tshisekedi ne bloque pas l’exécution de la mise en place piégée et suicidaire de ces Ordonnances publiée le 23 janvier 2019, il aura une épine dans les pieds qui mettront en difficulté son mandat au bout des 100 prremiers jours.
Tricherie
Les investigations menées révèlent que le Ministre d’Etat Bongongo a triché. Il veut tout simplement récompenser ceux qui ont financé sa campagne électorale. Un ancien Secrétaire Général qui a déboursé beaucoup d’argent pour la campagne du candidat Shadary et pour lui-même, lui a balancé en face :’’Je ne vais pas quitter mon poste, parce que je vous ai remis beaucoup d’argent pour ça’’.
Reforme
A titre de rappel, la reforme de l’Administration publique remonte aux années 2005 avec l’ancien Ministre de la Fonction publique, Athanase Matenda Kyelu. L’objectif consistait à rajeunir la fonction publique en mettant à la retraite les invalides et corriger les effectifs non maitrisables pour enfin rationnaliser l’administration. Un travail qui sera poursuivi par ses successeurs jusqu’à Kibala, sous le mandat de qui, certains agents et cadres de l’Administration publique, ont été mis à la retraite dont quelques Secrétaires Généraux.
Constatant cette vacance, l’ancien Ministre de la Fonction publique va demander à ses collègues, les ministres sectoriels, de désigner chacun, un Secrétaire Général ad intérim. Condition, être Directeur de l’administration nommé par Ordonnance présidentielle.
Ces nominés, ont été obligés de suivre une formation organisée par la Banque Mondiale au bout de laquelle, un brevet leur a été attribué après un test préalable.
Opportuniste
Profitant de sa nomination à l’issue du dialogue de la Cité de l’OUA, le prof Bongongo, en bon Mobutiste, opportuniste donc, va récupérer la situation pour imposer ses gens. Il embrasse tout : recrutement de nouvelles unités, au nombre de 75 000 agents en violation des normes. En 2017, il organise un concours qui ramasse tout : ATB1, ATB2, CB, CD, Directeurs commissionnés, Directeurs nommés par Ordonnance présidentielle pour les soumettre au concours en vue de passer au grade de Secrétaire Général. Les experts de l’administration contestent. Il conçoit un mensonge pour soumettre la requête à a Cour Constitutionnelle.
Opportunité
Bongongo profite du conflit entre le débauché de l’UDPS, Kapika pour imposer ses choix. Le Ministre du Commerce extérieur est en confit avec son Secrétaire Général, Monsieur Kalala. Il exige son remplacement, pour des raisons tribales. C’est le tour des Babindji de se faire transporter les sacs par les Lulua ou Luba. Kalala est suspendu. Bongongo en profite et impose un concours à tous. Dans ce concours, tous les agents de l’Administration publique sont pris. Il ne tient compte, ni de la compétence, ni des anciens Directeurs nommés par Ordonnance présidentielle, ni de la catégorie. Même les SG assumant l’intérim, Directeurs nommés par ordonnance présidentielle et désignés à titre intérimaire sont soumis à ce concours. Un concours dont les résultats n’ont jamais été proclamés jusqu’à l’investiture du nouveau Président. C’est en attendant la publication des résultats du concours, que les SG en fonction vont apprendre la désignation et l’affectation de leurs remplaçants par le Ministre Bongongo qui ne devrait se limiter qu’à expédier les affaires courantes. Il place une épine dans le pied de Félix-Antoine Tshisekedi pour gâcher ses premiers 100 jours avec de nouveaux SG qui seront en train d’apprendre au lieu de poser les actes qui avancent le nouveau pouvoir.
Magouille
Ce n’est que le 24 janvier que l’Ordonnance présidentielle n°18/143 du 27 décembre 2018 est rendue publique. Dans cette ordonnance, les ATB, les CB, les Directeurs nommés ou commissionnés et les Directeurs par ordonnance présidentielle sont nommés sans indiquer leurs numéros matricules.
De l’analyse de cette ordonnance, on remarque qu’il s’agit d’un faux. L’Ordonnance ne comporte pas l’entête de la Présidence de la République. Elle n’est signée que par le Dircab Mwilanya sans la signature du Chef de l’Etat, ni le contreseing du Premier Ministre. Cette ordonnance n’a jamais été publiée dans le Journal Officiel.
C’est sur base de ce faux dont les dispositions sont abrogées par une autre ordonnance signée le même jour dans les mêmes conditions que Michel Bongongo veut remercier ses poulains qui devront assurer sa retraite politique. Deux ordonnances en précipitation signées en tout clientélisme avec l’ancien Dircab Mwilanya pour procéder à l’affectation de 47 Secrétaires Généraux dans une lettre de notification signée la veille de l’investiture, soit le 23 janvier 2019, conformément à l’ordonnance abrogée par la seconde qui intervient le même jour et nommant 25 autres Secrétaires Généraux.
En dépit de la surséance décrétée par le nouveau Président, rencontre la résistance de Michel Bongongo. Lui, va assurer les 47 SG qu’ils seront affectés. Félix-Antoine Tshisekedi n’a aucun pouvoir pour arrêter ce qui a été arrêté par Mwilanya. Le mardi dernier, il a reçu les 25 autres SG nommés pour leur assurer qu’ils sont placés dans la réserve de la République et l’Etat congolais fera appel à eux à tout moment.
La Rédaction