La situation est très grave en République Démocratique du Congo. Qu’il s’agisse du secteur économique au rouge, avec la baisse des prix des produits miniers ; du secteur financier, où le Franc congolais perd de la valeur devant le roi dollar américain ; du secteur sécuritaire, où l’on ne fait que la comptabilité des morts presqu’à travers toute la République Démocratique du Congo, principalement dans l’espace kasaien, Kongo Central et kivusien ; ou du secteur politique où l’Accord du 31 décembre peine à être appliqué.
Cette situation a été passée au crible par les professionnels des médias sous l’initiative du cadre fédérateur, l’Union Nationale de la Presse du Congo, que conduit Joseph Boucard Kasonga Tshilunde, le 17 mars dernier.
Les professionnels des médias ont constaté que la classe politique congolaise ne veut pas s’engager pour la résolution à cette crise multiple. Cette classe politique ne veut pas prendre les taureaux par les cornes pour apporter la solution à cette crise. Voilà pourquoi, les professionnels des médias ont évalué leur responsabilité dans cette crise et ont décidé d’agir, comme une composante de la société civile pour ramener la paix et conduire le pays aux élections conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre.
Ne pas le faire, va obliger les professionnels des médias à prendre leurs responsabilités pour sanctionner tous ceux qui bloqueraient le processus.
Ci-dessous la déclaration lue par le Président de l’UNPC
DECLARATION A L’ISSUE DU FORUM DU 17 MARS 2017
Sous l’impulsion de l’Union Nationale de la Presse du Congo, des responsables des médias congolais et des chroniqueurs politiques se sont réunis le vendredi 17 mars 2017 à « Africana Palace » pour faire l’évaluation de la situation du pays en leur triple qualité de citoyens, d’observateurs et de nouvellistes. Profitant du 46ème anniversaire de la fondation de l’UNPC ce 23 mars 2017, nous rendons publique la présente déclaration.
Après un tour d’horizon sans complaisance, il ressort que la RDC est minée par une crise politique profonde consécutive au dysfonctionnement de l’Etat à la suite de la non-organisation, dans les délais constitutionnels, des élections générales prévues pour le cycle 2016.
Cette crise politique sans précédent s’ajoute à celle sécuritaire, avec ses massacres et fosses communes, ainsi qu’à celle socio-économique, marquée par la conjoncture de plus en plus difficile depuis la baisse drastique des prix des produits miniers, dont une des manifestations est la dégringolade de la monnaie nationale face au dollar américain ; avec pour conséquence la misère qu’elle engendre.
Courroie de transmission entre les dirigeants et la population, un des matériaux indispensables à la construction d’un Etat de droit, la presse congolaise est interpellée pour ne pas en rajouter à la confusion. Si cette presse reflète, avec vérité et transparence, les processus politiques, les acteurs politiques et de la société civile ne peuvent plus, facilement, tromper le peuple.
Mus par un élan citoyen et soucieux d’arrêter la descente du pays aux enfers, des responsables des médias et des chroniqueurs politiques s’engagent à ne ménager aucun effort pour jouer leur rôle d’éveil de conscience de la société relativement au triptyque « INFORMER, EDUQUER, DIVERTIR » et à s’instituer comme véritable pouvoir aux côtés des trois autres traditionnels. Ce qui appelle à la professionnalisation des médias qui doivent se départir du journalisme protocolaire qui s’inscrit plus dans un marketing politique plutôt que dans un décodage des faits qui ont une incidence sur la marche de la société.
Les prochaines élections sont un moment indiqué pour scanner les acteurs politiques et décrypter leurs programmes politiques afin de permettre au peuple de faire des choix judicieux pour doter le pays d’un leadership à la hauteur des attentes et à même de trouver le logiciel adéquat pour résoudre les questions auxquelles la RDC est confrontée depuis son indépendance.
En conclusion, nous exhortons les autorités du pays, avec, en tête le Président de la République, la classe politique et les forces vives de la nation à un sursaut d’orgueil pour nous engager dans la voie de la normalité, à commencer par l’application sans ambages de l’Accord politique du 31 décembre 2016, source de légitimité des institutions jusqu’à la tenue des élections dans un délai proche.
Fait à Kinshasa, le 23 mars 2017
KASONGA TSHILUNDE, Président de l’UNPC