La Ville de Kananga jadis destinée à accueillir la Capitale de la RDC suivant sa position géographique au centre du pays au carrefour des corridors routiers et ferroviaires, avait bénéficié d’une voirie moderne qui aujourd’hui est vieille de plus de 50 ans. Dans sa structure comme dans son fonctionnement, cette voirie n’a pas bénéficié d’un financement approprié pour sa maintenance et son entretien suivant les normes au cours des dernières décennies. Elle a souffert autant que tous les secteurs vitaux de la province d’investissements même après la création du Fonds d’Entretien Routier FONER pour sa réhabilitation, augmentant ainsi les besoins de manière exponentielle chaque année. Le réseau de drainage ne pouvant plus répondre à la bonne gestion des eaux pluviales à cause d’une part de sa vétusté et délabrement mais d’autre part, de l’expansion incontrôlée de la Ville et des occupations anarchiques des terrains augmentant de manière drastique les coefficients de ruissellement, cause aujourd’hui de plusieurs érosions qui menacent dangereusement toute la Ville de Kananga et ses infrastructures urbaines tant routières que socio-économiques. C’est un véritable cri d’alarme et un appel au secours d’une Ville en péril et sur la voie de disparaitre qui est lancé tant auprès du gouvernement central, des Partenaires que des notables de la Province pour intervenir de manière urgente avant que les catastrophes n’arrivent au cours de ce mois pluvieux de novembre. Même le Programme d’Urgence du Président de la République n’a pas pris en compte la Ville de Kananga.
Depuis le mois de juin 2019, Le Gouvernement Provincial du Kasaï Central après l’état des lieux de la situation de la Voirie et des érosions avec la Direction Provinciale de l'Office des Voiries et Drainage (OVD) a plaidé et appelé le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) à travers le Ministère des Infrastructures, Travaux-Publics et Reconstruction ainsi que les Directions Générales du FONER et de l’OVD à mettre en place des "mécanismes urgents" en vue de "sauver" la Ville de Kananga (Kasaï-Central ) en proie à des érosions meurtrières depuis plus d’une dizaine d'années.
A titre illustratif, on notera (1) la lettre n° OVD/05/ST/DP/KC/2019 du 04 avril 2019 transmettant la liste des travaux à exécuter sur la Ville de Kananga, plaidoyer pour les travaux à intégrer dans le le Projet de 100 jours ; (2) le Programme d’urgence pour les travaux des voiries et drainage de Kananga avec la demande d’entretien des engins de génie civil du 18/07/2019 : (3) la lettre n° 01/14/CAB/G.P/K.C/MKM/645/2019 du 27 juillet 2019 adressée à Monsieur le Directeur Général du FONER pour ouvrir l’Antenne Provinciale de ce Service Public à Kananga en vue de mieux prendre en charge les besoins routiers et de la voirie ; (04) la lettre n° 01/14/CAB/G.P/K.C/MKM/645/2019 du 27 juillet 2019 de Son Excellence Monsieur le Gouverneur de Province qui avait saisi le Vice-Premier Ministre, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics pour demander un financement des travaux urgents à titre exceptionnel à travers le mécanisme de FONER pour les travaux urgents de lutte antiérosive, des routes prioritaires d’approvisionnement de la Ville de Kananga ; (5) lettre n° n° 01/14/CAB/G.P/K.C/MKM/1450/2019 du Gouverneur de la Province du Kasaï Central adressée à Son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre des Travaux Publics et Reconstruction pour solliciter la mise à disposition des fonds pour les travaux d’urgence de lutte antiérosive dans la Ville de Kananga suivant les devis de l’OVD et de l’Office des Routes certifiés par le Ministère Provincial pour pallier aux catastrophes prévisibles qui pourront subvenir au cours de ces mois pluvieux.
Il faut relever que tous ces cris et plaidoyers adressés aux Autorités Nationales n’ont pas encore eu une réponse idoine. Faut-il attendre les catastrophes pour organiser un deuil national ? Kananga et le Kasaï Central ne méritent-ils pas une attention particulière de la Nation Congolaise face à ce danger imminent ?
C’est aussi une forme de guerre dangereuse à laquelle la Ville de Kananga est confrontée depuis plus de dix ans. On assiste à l’écroulement de Kananga, la pression actuellement des érosions vers la gare de la SNCC, de l’Aéroport, de la Direction de l’Hygiène avec menace imminente de couper la Route Nationale N°01 et d’autres infrastructures vitales de la Ville comme l’Athénée, l’ISP, la Voie Ferrée, l’Université Notre Dame du Kasayi et autres doit interpeller le Pouvoir Central à agir au plus pressé. C’est au-delà des ressources de la Ville de Kananga et de la Province qui viennent de sortir d’une longue période des conflits. C’est une Province post-conflit qui mérite toute l’attention de la République étant donné que tous les équilibres fondamentaux de la vie socio-économiques sont encore très fragiles. On doit éviter que les semeurs en eaux troubles y trouvent un appât pour fragiliser l’Etat.
Tous les Gouverneurs qui se sont succédés Lubaya , Kapuku, Kande puis Kambayi et actuellement KABUYA se sont battus sans succès pour lutter seuls contre ces catastrophes et monstrueuses érosions, à leur corps défendant sans secours approprié de l’Etat Central. Faut-il continuer à vivre ce désintéressement injustifié et injuste alors que le Pouvoir actuel est basé sur le ‘’ Bien-être du Peuple d’Abord ?’’
Il faut que le Gouvernement Central débloque l'argent pour sauver les vies des populations de la Ville de Kananga en danger. La tâche urgente et salvatrice de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre qui est saisi de cette question est de débloquer l'argent pour sauver les vies des populations des érosions, comme il l’a fait pour les érosions de Kinshasa il y a quelques jours. C’est une question de justice nationale.
Il est à préciser au regard des devis de l’OVD et de l’Office des Routes des travaux urgents évalués à plus de 1,8 millions de Dollars Américains que la situation financière actuelle de la Province puisse permettre à l'OVD de mener une lutte antiérosive efficace malgré la ferme volonté du Gouverneur Martin Kabuya qui ne cesse d’afficher une ferme détermination d’éradiquer ce fléau. D’où, il faut nécessairement l'implication du Gouvernement Central comme toujours. La solidarité nationale s’impose et la responsabilité de l’Etat est engagée.
Aujourd’hui les érosions à Kananga et dans la Province constituent un phénomène du type « Serpent à mille têtes » et la liste est longue. La Province ne peut pas mobiliser 26 millions de dollars américains évalués par la Direction Provinciale de l’OVD et la Province pour lutter efficacement contre ces dégâts urbains qui demandent une chirurgie de choc au-delà des petits pansements de la Province. L’érosion étant dynamique et évolutive de manière foudroyante, la liste ne fait que s’allonger :
Le Centre-ville de Kananga est particulièrement visé par cette menace due à la détérioration de l’environnement urbain. Car, une grande érosion s’est déclarée au niveau du quartier Bikuku, une bretelle séparant le Centre-ville du quartier résidentiel dénommé « Kananga II », en direction de l’Aéroport.
Toujours dans le Centre-ville de Kananga situé dans la Commune de Kananga, plusieurs autres têtes d’érosions sont signalées. On en trouve notamment sur les avenues du Manguier, du Commerce et Dr.Etienne TSHISEKEDI Ex-Macar, ainsi qu’au niveau de la Direction Provinciale de l’Hygiène.
Loin de là, au quartier Kamulumba, il est signalé 3 têtes d’érosions, plus une grande érosion qui s’est déclarée à côté de la société Bracongo. Même réalité au quartier Kele-Kele dans la commune de Katoka, où l’érosion a déjà fait des dégâts en emportant des maisons. Cette érosion se trouve non loin de l’ISP/Kananga et du célèbre Lycée qui porte le même nom « Kele-Kele ».
A moins de deux kilomètres de là, sur la route Kananga-Tshikapa spécialement au niveau du grand parking de Tshikapa mieux connu sous le vocable «Place Ilunga wa Tshimbanku», une grande érosion s’est déclarée et menace de couper la route en deux.
Toujours sur la même route qui va à Tshikapa, à la hauteur de Bena Mande précisément là où on avait installé le service de péage, on signale une érosion susceptible de couper la route en deux.
Dans la commune de Nganza, au niveau de l’intersection route de Tshikaji et la direction qui mène au quartier Kamayi, non loin de l’église néo Apostolique, il y a une érosion.
A tous ces endroits, il faut une intervention rapide du Gouvernement Sylvestre ILUNGA ILUNKAMBA et une action salvatrice de Son Excellence Monsieur Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat et Premier Gand Elu du Kasaï Central pour éviter que la situation s’empire.
Par ailleurs, les professionnels des médias ont appris que des Fonds étaient décaissés à l’époque pour lutter contre quelques érosions qui menacent la Ville actuellement. Ces moyens étaient-ils conséquents ? Avaient-ils été utilisés de manière efficace et efficiente ? C’est le cas de l’érosion de Kamayi-prison ainsi que de l’avenue Manguier au Centre-ville, de Kele-Kele dans la Commune de Katoka, etc.
Comme on peut le constater, les nouvelles Autorités auront un travail à faire. Il s’agit de l’audit général dans tous les services et entreprises publics de l’Etat, les différents services de l’Administration publique afin de comprendre comment l’argent du Trésor a été utilisé mais surtout pour que les mêmes erreurs et les mêmes injustices dans la répartition des ressources de l’Etat ne puissent se poursuivre pendant le règne de Monsieur Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, FATSHI-Béton.
Le Peuple du Kasaï Central et de Kananga appellent au secours avant que le pire n’arrive.
Sylvain Mukendi