03 Jun
Covid-19 Haut-Katanga : Les gestes barrières moins respectés à Lubumbashi, et la population reste plus exposée sans s’en rendre compte.

Le coronavirus a, pour la première fois été déclaré en République Démocratique du Congo, le mardi 10 mars 2020, avec le premier cas d’un quinquagénaire congolais venu de l’étranger, annonce faite par monsieur Eteni LONGONDO le ministre national en charge de la Santé.


Il n’avait suffi qu’une semaine s’écoule, pour que le cumul des cas importés, confirmés par le secrétariat du comité multisectoriel de la riposte à la pandémie de coronavirus, arrive à plus de 20 cas, parmi lesquels cas, quelques membres du gouvernement central qui revenaient de l’extérieur du pays. Le 18 mars, dans son adresse à la nation, sur la radiotélévision nationale congolaise, le président TSHISEKEDI décrète un état d’urgence sanitaire d’une période de quatorze jours, qui pourrait être changé dans un sens tout comme dans un autre.

Bien avant de décréter cet état d’urgence sanitaire, il a pris soins de conscientiser la population et de la recommander quelques mesures d’hygiènes importantes pour se protéger et protéger les autres contre la pandémie à coronavirus telles que : 

Se laver régulièrement les mains pendant 50 secondes avec du savon et ou appliquer une solution hydro alcoolique ;

Tousser ou éternuer dans le creux de son bras, ou dans un mouchoir à jeter dans la poubelle immédiatement ;

Garder une distance physique d’au moins 1 mètre avec les autres personnes ;

Porter le cash nez dans le milieu publique tout comme dans le milieu de travail ;

Rester à la maison s’il n’y a aucune raison valable qui nous pousse à sortir.


Dès ce 18 mars, la capitale de la RDC a été isolée de toutes les autres provinces, vu qu’elle était considérée comme l’épicentre de la pandémie à coronavirus, pour sauver les provinces de la contamination.


A Lubumbashi pendant ce temps, aucun cas n’est encore enregistré ; mais le gouvernement provincial se prépare en conséquence et se met aux aguets. Un centre d’isolement et de pris en charge des malades de coronavirus, est construit à l’aéroport de la luano sur fonds propre du gouvernement provincial; les campagnes de sensibilisation sur la covid-19 sont organisées et diffusées sur toutes les chaines de télévisions locales.


Un mois plus tard, le premier cas a été officiellement confirmé à Lubumbashi ; il s’agit d’un homme âgé de 57 ans venu de Kenya Nairobi, en passant par la Tanzanie et la Zambie. A l’annonce de ce premier cas, la population était en alerte ; le confinement est décrété pour deux jours ; les petits vendeurs ont spéculé sur le prix des produits vivriers, mais le doute flottait dans tous les esprits ; personne ne croyait à la présence de la maladie en province, accusant le gouverneur d’avoir une communication déficitaire.


Quelques jours plus tard, la ministre provincial en charge de transport et voies des communications signe un arrêté qu’elle publie officiellement ; l’arrêté interdit aux chauffeurs de taxi bus de prendre 20 passagers si ce n’est que 10, et aux chauffeurs de taxis d’en prendre seulement 3.

Il s’observe malheureusement que les mesures de la ministre sont jetées dans les oubliettes ; les passagers sont toujours entassés dans les taxis et les taxis bus ; les gestes barrières bafoués.


Interrogé sur le non-respect de l’arrêté ministériel réduisant le nombre de passagers à bon du taxi bus, monsieur Yav Eric, conducteur du taxi bus qui fait la route Katuba 3 centre-ville, dit ne pas être compris par son patron quant au montant d’argent qu’il faut verser s’il faut prendre 10 personnes comme l’a exigé la ministre. « Mon patron m’a dit que son véhicule n’est pas concerné par les mesures de la ministre ; c’est toute son entreprise. Que la ministre se trouve ses propres véhicules pour imposer sa loi ; soit tu me ramènes mon argent comme nous nous étions convenu, soit tu me laisses mon véhicule et je me trouve un autre conducteur. » Père de famille de mon état, je ne peux pas perdre mon boulot pour punir toute ma famille, en voulant m’opposer à mon patron, s’était-il exprimé.


Au moment où la province du Haut-Katanga compte plus de 30 cas confirmés dans la ville de Lubumbashi, le constat est amer ; la population reste toujours dubitative quant à la véracité de la présence de la maladie sur la ville. Elle s’expose sans s’en rendre compte ; pas de port du cash nez, pas de respect de la distanciation physique d’au moins 1 mètre, elle forme d’attroupement de plus de 20 personnes  çà et là au centre-ville, elle continue à se serrer la main pour se saluer, bref, elle a oublié que les mesures d’hygiène recommandées par le chef d’Etat.


Gédéon ELONGA

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