Exploitation illégale en RDC: Voici les péchés qui pourchassent Amy Ambatobe !
Exploitation illégale en RDC: Voici les péchés qui pourchassent Amy Ambatobe !
18 Apr
Exploitation illégale en RDC:
Voici les péchés qui pourchassent Amy Ambatobe !
Des bûcherons chinois et congolais appréhendés
Complexe. C’est la caractéristique principale des Africains en général et des Congolais en particulier. Notre rédaction a été victime des menaces d’un ancien journaliste et attaché de presse du Ministre de l’Environnement et Dévéloppement Durable, tout simplement pour avoir dénoncé le bradage des forêts congolaises par le Ministre sortant de l’Environnement, Monsieur Amy Ambatobe qui s’est servi de l’étoffe de parent de l’ancien Directeur de Cabinet de l’ancien Président Joseph Kabila.
Mais là, c’est la RFI qui vient d’entrer en danse. Le Ministre chargera une fois de plus le Directeur des Forêts pour répondre devant des journalistes qui ne maîtrisent aucune notion de l’environnement.
En effet, c’est scandaleux ce que l’on observe dans l'exploitation forestière en RDC. Global Witness dénonçait mardi dernier, dans un rapport, les agissements supposés du général Gabriel Amissi, numéro deux de l'état-major, qui aurait acquis auprès du Ministre Ambatobe puis revendu des permis d'exploitation forestière via une société, Maniema Union Deux. Cette société, qui appartient désormais à un opérateur chinois, est dans le collimateur des ONG de la province de l'Équateur. Le 29 mars dernier, des bûcherons chinois et congolais ont été appréhendés à quarante kilomètres de la concession en train de raser des essences rares. Depuis, la justice congolaise a lancé une enquête.
Le président de la société civile de la province de l'Équateur, Fabien Mungunza, a accompagné sur le terrain les enquêteurs le 29 mars 2019. ‘’Nous avons retrouvé les Chinois sur place en train de couper...’’ Le ressortissant chinois et le Congolais arrêtés sont actuellement sous contrôle judiciaire, en attente d'une décision de justice. Mardi 16 avril, le député du Kasaï, Claudel Lubaya, a demandé au ministre de la Défense
congolais d'ouvrir une ‘’action disciplinaire’’ contre le chef d'état-major adjoint des FARDC, le général Gabriel Amisi,accusé par l'ONG britannique Global Witness de ‘’commercialiser des permis forestiers illégaux’’ en RDC. ‘’Les dénonciations répétées sur ses présumées pratiques illicites font peser des lourds soupçons sur sa personne et, partant, portent atteinte à l’image de la hiérarchie militaire’’, a écrit l’ancien Gouverneur du Kasaï-Occidental et Président du parti politique UDU ORIGINEL.
Selon l'ONG britannique Global Witness, le général Gabriel Amisi, surnommé « Tangofor », aurait commercialisé illégalement des permis d'exploitation forestière en RDC. Le chef d'état-major adjoint, proche de l'ancien Président Kabila, sanctionné par les États-Unis et l'Union européenne pour des atteintes aux droits humains, se serait servi de son influence pour acquérir des permis forestiers auprès du Ministre Ambatobe élu au Parlement. Des permis confisqués par le ministère de l'Environnement puis réattribués dans l'urgence durant la seconde moitié de l'année 2018 à la société de l'épouse du général Amisi. RFI a pu consulter des documents officiels apportant de nouveaux éléments.
Ces dernières années, le ministère de l'Environnement a procédé à de nombreuses réquisitions de concessions forestières en République démocratique du Congo, avant de les réattribuer à d'autres sociétés.
Parmi celles-ci, Maniema Union Deux, détenue par la famille du général Gabriel Amisi, alias « Tangofor ».
« Le général Amisi a pu obtenir plusieurs concessions forestières attribuées à une société détenue par la femme et les enfants de monsieur Amisi. Plusieurs de ses enfants étaient trop jeunes pour gérer. Alors les enfants mineurs étaient représentés par monsieur Amisi », explique Jean-Luc Blakey, qui a mené l'enquête pour l'ONG britannique Global Witness.
Cette société a bénéficié de onze attributions entre juin 2018 et janvier 2019. Les cessions se sont accélérées en fin d'année dernière à l'approche de l'élection présidentielle.
La société a changé de mains
Selon les documents que RFI a pu consulter, une partie de ces concessions a été cédée alors que la rétrocession à l'État n'était pas encore réalisée officiellement. Par ailleurs, le moratoire sur les forêts impose un examen scrupuleux des réattributions afin de vérifier leur conformité. On ignore si cela a été fait. Global Witness estime que la société Maniema Union Deux a réussi à obtenir et revendre des permis en un temps record, alors que l'obtention de nouveaux permis était alors illégale.
Car entre-temps, la société a changé de mains, la famille du général Amisi la revendant à un ressortissant chinois, Lei Hua Zhang. « Deux semaines après que les concessions ont été attribuées à Maniema Union Deux, toutes les parts de la société étaient vendues à Lei Hua Zhang, commerçant chinois, qui est aussi le directeur de Wan Peng International. Alors Maniema Union Deux n’était pas acheté par la grande société chinoise, mais par son directeur lui-même, à son nom », poursuit Jean-Luc Blakey de Global Witness.
Lei Hua Zhang serait une couverture
Mais Global Witness estime que l'homme d'affaires chinois couvre les intérêts de la famille Amisi. « Oui, c’est vrai. Ils ne sont plus propriétaires. Mais nous, on a vu les documents qui étaient signés plusieurs mois après la vente des parts de Maniema Union Deux qui a été signée par la femme de monsieur Amisi en tant que directeur de la société. Donc même si les parts sociales sont vendues, il y a toujours la femme du général qui s’implique dans les affaires de la société », conclut Jean-Luc Blakey.
De leur côté, les avocats du général Amisi disent préparer une réponse à ces accusations. Selon nos informations, le ministre de l’Environnement intérimaire depuis mars dernier, Franck Mwe Di Malila, est informé d'un certain nombre des dysfonctionnements au sein du ministère. Il demande au Premier ministre l'autorisation de signer un arrêté suspendant les concessions attribuées depuis 2016 afin de réaliser un audit.