Le Bâtonnier Jean Claude Muyambo qui se dit : ‘’prisonnier personnel du Président Kabila’’, est très en colère. A partir de sa cellule à la Prison Centrale de Makala, le Coordonnateur de la plateforme Alternance pour la République, AR, s’est dit choqué du report des élections dans les circonscriptions électorales de Yumbi dans la province de Mai-Ndombe, Beni et Butembo au Nord-Kivu.
Pour l’AR, ‘’Ce nième report des élections par la CENI constitue une manœuvre dilatoire favorisant la pérennisation du pouvoir en place’’.
A cette réaction du Coordonnateur de l’AR, il faut ajouter la position tranchée de l’ancien juge de la Cour constitutionnelle qui estime que la décision de la Ceni de reporter les élections à Beni-Butembo et à Yumbi est contraire à la Constitution. Pour Eugène Banyaku Luape Epotu, puisque c’est de lui qu’il s’agit, il n'appartient pas à cette instance administrative de décréter l'état de force majeure.
« Le report des élections relève de la compétence de l'exécutif, explique-t-il. Les cas de force majeure dans tous les Etats du monde ne se décrètent pas par une instance administrative. » Il précise que la Ceni a pris cette décision sur la base d'une « note administrative, une lettre qui était adressée par le ministre. Ce n'est pas un arrêté qui a été délibéré par le Conseil des ministres ».
Ci-dessous la déclaration politique signée par Jean Claude Muyambo, également Président National de la SCODE, Solidarité Congolaise pour la Démocratie
ALTERNANCE POUR LA REPUBLIQUE
DECLARATION POLITIQUE du 27 décembre 2018
La Décision de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI en sigle, du 26 décembre 2018 relative au report partiel des élections dans trois grandes circonscriptions électorales, à savoir : Beni ville, Beni et Butembo (dans la province de Nord-Kivu), justifiée par la propagation de l’épidémie à virus Ebola et l’instabilité sécuritaire causée par les supposés groupes des ADF/NALU et Mai-Mai ainsi que dans le Territoire de Yumbi (dans la province de Mai-Ndombe) pour cause d’un prétendu conflit ethno-tribal constitue une violation flagrante de la Constitution de la République en vigueur en son article 5.
Ce nième report des élections par la CENI constitue une manœuvre dilatoire favorisant la pérennisation du pouvoir en place. Rappelons que depuis le 19 décembre 2016, Monsieur Joseph KABILA n’est plus Président de la République, car dépourvu du mandat du peuple et que toutes ces manœuvres élaborées par la mouvance et exécutées par la CENI par le biais de son Président, ont un seul objectif, celui de favoriser le candidat du Front Commun pour le Congo/FCC, qui par ailleurs, est désavoué par la population congolaise.
Ce report criminel a pour conséquences :
- La perte en vies humaines ;
- La tribalisation de la politique congolaise ;
- La détérioration du tissu socio-économique ;
- Créer l’instabilité de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de la République ;
- La balkanisation de notre pays qui a pour acteur majeur le Président de la CENI ;
- La crise de légitimité du Président élu par ces élections.
De ce qui précède, l’Alternance pour la République joint sa voix à celle de la CENCO, fustigeant ce comportement irresponsable de la CENI qui confirme sa dépendance au FCC, compatit avec nos compatriotes écartés injustement mais surtout exige la démission civilisée du Président de la CENI pour son incapacité à organiser des moindres élections dans notre pays ainsi que Président de la République pour violation de la Constitution.
Pour l’AR
Bâtonnier J.C MUYAMBO K.
Coordonnateur