C’est parti. La guerre entre Kinshasa et Bruxelles prend sa dimension de non retour. En réponse aux sanctions prises contre certaines personnalités congolaises qui ont torpillé le processus électoral et contribué aux violations massives des droits de l’homme, Kinshasa vient de passer à la vitesse supérieure. Le représentant de l’Union Européenne doit quitter très vite le pays.
En effet, Kinshasa a enjoint hier jeudi 27 décembre à l'Union européenne (UE) de rappeler dans les ‘’48 heures’’ son Représentant en République Démocratique du Congo, en mesure de rétorsion après le maintien des sanctions européennes visant 14 personnalités congolaises, dont le candidat du pouvoir à l'élection présidentielle Emmanuel Ramazani Shadary. ‘’Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo invite instamment le Conseil européen à procéder impérativement dans les 48 heures au rappel de son Chef de mission en République démocratique du Congo’’, a déclaré le Ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, à trois jours des élections générales prévues dimanche 30.
Cette décision fait suite à l’échec de la mission confiée à Louis Michel, père du Premier Ministre belge et parrain du régime de Kinshasa de mener un lobbying auprès du Conseil européen pour la levée de ces sanctions. La journaliste du Soir, Colette Braeckman a été aussi mise à contribution pour faire ce lobbying à travers ses écrits. D’où les récentes publications sur Joseph Kabila qui n’allaient que dans le sens des poils. Le djalelo de la Belge n’a produit aucun effet. Le Président Kabila qui s’adresse aux étrangers toujours dans leurs médias n’a pas été écouté.
Ce qui a soulevé finalement les cheveux sur la calvitie du Chef de la diplomatie congolaise qui vient d’essuyer un nouvel échec dans sa démarche.
Cet ordre donné à l’Union Européenne s’ajoute à la fermeture de la Maison Schengen à Kinshasa, la réduction des vols de Bruxelles Airlines et d’autres mesures qui n’ont frappé que les citoyens congolais lambda parce que les membres du Gouvernement se font soigner ou font étudier leurs enfants dans les pays asiatiques et au Canada.
Nicole Kakese