Incroyable, mais vrai. La RDC est réputée pays où les dirigeants ne respectent, ni la loi, ni les engagements et moins encore, leur parole donnée. C’est le moins que l’on puisse déplorer au regard de la situation que continuent à subir les véritables prisonniers politiques, bénéficiaires des mesures de décrispation et de la loi portant amnistie qui croupissent encore dans différentes prisons de la RDC.
Contrairement aux dispositions légales de l’arsenal national qu’international, ce sont les politiciens poursuivis (avec des procès bidons et infractions montées de toutes pièces) et condamnés pour des infractions de droit commun qui sont considérés dans toutes les mesures de décrispation.
Une enquête préliminaire menée par notre Rédaction, révèle qu’une centaine de prisonniers politiques croupit à la Prison Centrale de Makala.
Ils sont poursuivis ou condamnés pour des infractions politiques, c’est-à-dire, la rébellion, le mouvement insurrectionnel et atteinte à la sûreté de l’Etat. Des infractions à la base de la loi sur l’amnistie qui avait fait libérer plusieurs centaines d’anciens cadres et hommes des troupes de l’ex mouvement rebelle du 23 mars.
Alors qu’ils ont été concernés, les poursuivis et condamnés dans le cadre des mouvements insurrectionnels de Bundu Dia Kongo, de Enyele ou du Général Munene poursuivent leur calvaire à la Prison de Makala.
C’est notamment le cas du Colonel Kazamba Mukala Jean Pierre et compagnie qui n’ont jamais été appelés, ni devant leur juge, ni condamnés. Cet officier supérieur de la Police a été arrêté avec ses collègues, tout simplement parce qu’il est beau-frère au Général Munene. Il a épousé la sœur au Général Munene plusieurs années avant l’entrée de l’AFDL. Alors on ne comprend pas comment un homme peut être arrêté tout simplement sur base des présomptions dont le socle est l’agir de son beau-frère. C’est ici que les voix se lèvent pour demander la libération de ces amnistiés qui doivent au regard de la loi, être libres. Les condamner à croupir les peines qui ont été amnistiées parait illogique et la justice à doubles vitesses.
Les présumés assassins de Mzée Laurent Désiré Kabila
Là où tout tombe dans la moule, c’est lorsque l’on continue à garder des gens que l’on reconnait innocents. Notamment le Colonel Eddy Kapend, qui avait sauvé, la République d’un bain de sang le 16 janvier 2001. D’après une source proche de la Présidence de la République sous couvert de l’anonymat, c’est Eddy Kapend qui avait convoqué le Conseil des Ministres qui avait désigné le Général-Major Président de la République. Les procès-verbaux à ce sujet existent, révèle une source.
L’homme dont les ordres ont été obéis du caporal au Général et qui a remis le pouvoir au fils de Mzée Laurent Désiré Kabila sur base du serment de ne jamais trahir conclu entre lui et son Chef, se trouve mal payé par la République en le gardant en prison alors qu’il devrait jouir des privilèges spéciaux au regard de la paix qui a régné sur toute l’étendue du pays durant ces douloureux moments que la RDC a connus.
Pourquoi alors, s’il est établi qu’il est réellement coupable, on ne l’exécute pas ? Pourquoi alors ne pas le libérer, considérant toutes les prouesses par lui réalisées en faveur de la République ? Pourquoi aurait-il contribué à l’assassinat du Président Laurent Désiré Kabila pour désigner deux jours plus tard son fils pour le remplacer ? Pourquoi lui qui aurait tué Laurent Désiré Kabila, se serait-il permis de tuer également ses assassins ?
Toutes ces questions restent sans réponse et paraissent à la base de la confusion que connait notre pays. Puisque l’injustice rabaisse une nation. Si l’on veut quitter ce tourbillon, la nation congolaise est obligée par son pouvoir rétablir non seulement la vérité, mais également la justice équitable pour tous.
Beaucoup de présumés assassins sont morts à cause des conditions exécrables que vivent les pensionnaires de la Prison de Makala. C’est là que les voix se lèvent pour demander la libération des amnistiés et des innocents condamnés dans le simulacre procès sur la mort du Président de la République.
Dossier à suivre.
Nicole Kakese/CP