02 Jun

Chronique d’une défaite 

En effet, la plateforme, Majorité Présidentielle, MP a développé un discours dans les médias depuis un temps, sur une possible révision de la Constitution. L’objectif final, était d’accorder au Président de la République le bénéfice de briguer un autre mandat ou de rester à vie au pouvoir. Tous les stratagèmes avaient été montés. Notamment, le chronogramme présenté par feu Apollinaire Moholulungu Malu Malu, ancien Président de la CENI qui, une fois nommé, avait dégagé deux hypothèses pour réussir l’organisation des élections dont les arriérés de 2006 et 2011. Ce chronogramme avait dans une des deux hypothèses envisagé une possible révision de la Constitution avec une brèche de toucher aux articles verrouillés. Principal souci : organiser les élections à la sud-africaine où le Président est élu par les grands électeurs, membres du parti dominant. Echec.

Très vite, cette thèse a été reprise autrement lorsque le Chef de l’Etat, convoquant les Concertations Nationales, leur avait fixé comme un des objectifs, envisager une possibilité de réduire le coût excessif des élections, ce qui ouvrait une brèche pour une élection du Président de la République au suffrage indirect ou au second degré, par les élus des élus. Il y a eu fuite. Le plan a échoué. Conséquence, plus de 700 résolutions ou recommandations de ces Concertations sont restées lettre morte, en dehors du débauchage de certains Opposants qui ont rejoint la Mangeoire présidentielle dont le Mouvement de Libération du Congo, MLC qui avait déjà fourni Yves Kisombe, Tambwe Mwamba et tant d’autres…

Inanition de la Nation

 

Puis vint le ballon d’essai du professeur Evariste Boshab : Révision constitutionnelle ou Inanition de la Nation, Ouvrage de plus de 400 pages démontrant la nécessité d’une révision constitutionnelle pour couper cours à la sorcellerisation des constitutions qui ne peuvent être touchées en Afrique. Le plan Boshab s’est fait accompagner, pour obtenir l’inanition de la Nation congolaise, d’une décentralisation à la hâte qui n’a pas tenu des préalables d’un découpage responsable.

Les réactions sont très fortes dans l’opinion. Un groupe de professeurs ripostent et fragilisent la thèse de Boshab. Défaite. Mais Evariste Boshab ne s’avoue pas vaincu. Il monte une loi électorale, fait mettre un Office National d’Identification de la Population Congolaise, ONIP. Un Conseil d’Administration est mis en place, avec le professeur Lumanu Mulenda Bwana Nsefu comme Président et l’honorable Géneviève Inagosi comme Directeur Général. Conditionnalité : les élections présidentielle et législatives ne peuvent être organisées qu’après l’identification de la population. Le recensement dont la durée ne pouvait être moins de trois ans.

L’Opposition au Parlement joue et gagne. Elle bloque le vote de cette loi par des sifflets. La population est invitée à descendre sur la rue. Le sang a coulé. Les corps sont entassés et jetés dans les fosses communes à Maluku. Kengo sauve la République d’un carnage conçu en termes de l’inanition. Le projet est abandonné au profit d’un dialogue. Celui-ci recrute l’ancien Premier Ministre togolais. Edem Kodjo. Il entame les pourparlers en coulisses à Ibiza et à Venuse avant que le pot aux roses ne soit déballé et qu’Etienne Tshisekedi mis au parfum ne demande aux délégués de l’UDPS de quitter la table des négociations qui donnaient déjà 3 ans de transition à Joseph Kabila avec l’UDPS comme ‘’fournisseur du Primaturable’’. Kodjo se rabat sur Kamerhe et Badibanga. Quelques acteurs de scène et leaders politiques des écrans sans bases sont recrutés : Bitakwira et Mbikayi pour dénigrer l’UDPS. Le dialogue est organisé. Le peuple descend sur la rue. Les jeunes sont tués. Vital Kamerhe traite les ‘’marcheurs’’ de drogués. Samy Badibanga est nommé Premier Ministre. Olivier Kamitatu dénonce qu’il est Belge. Alexis Tambwe Mwamba brandit son attestation de recouvrement de la nationalité.

A l’approche du 16 décembre 2016, beaucoup de jeunes de mouvements citoyens sont traqués et arrêtés. Moïse Chokwe, avocat au barreau de Lubumbashi et son ami Faustin Sotala sont aussi arrêtés le 16 décembre après avoir reçu l’appel de Raphaël Katebe Katoto, grand-frère de Moïse Katumbi, de remettre une somme d’argent aux deux quidams qu’il allait désigner. Les deux sont enlevés et conduits dans les geôles de la DEMIAP.

La CENCO

Au 19 décembre 2016, c’est le carton rouge annoncé par Etienne Tshisekedi après le deux jaunes donnés les 19 septembre et 19 novembre 2016 où les gens ont été tués. Les Evêques entrent en action. Ils désamorcent la bombe des Mouvements citoyens qui avaient appelé aux cris, sifflets, bruits de toutes sortes à 20 heures pour marquer la fin du règne de Joseph Kabila. Le mot d’ordre est exécuté. L’armée et la police entrent dans les parcelles et tirent des gaz lacrymogènes et à balles réelles. L’on compte des morts aussi. Le coup d’Etat constitutionnel est opéré lorsque le Président de la République signe le même jour l’ordonnance portant nomination des membres du Gouvernement Badibanga où l’on réalise aujourd’hui qu’il y a eu beaucoup d’étrangers.

                                      

La réserve de la MP

 

Malgré cela, l’Accord global et inclusif du Centre Interdiocésain est signé tard dans la nuit du 31 décembre 2016. La Majorité Présidentielle par la bouche d’Emmanuel Ramazani Shadary annonce qu’elle a signé sous réserve. Raison : Article 5 de la Constitution qui a été violé parce que l’Accord refuse au Peuple l’organisation d’un referendum, la révision de la Constitution du reste constitutionnelle et un quelconque mandat à Joseph Kabila.

La mort de Tshisekedi

Etienne Tshisekedi doit partir en Europe pour raison de soins. Willy Mishiki convoque l’Equipe Nationale, un Magazine diffusé sur plusieurs chaines de télévision à Kinshasa. Il annonce, donnant sa main à être coupé, qu’Etienne Tshisekedi ne va plus rentrer. Sylvie Bongo, un des co-présentateurs insiste : ‘’Etes-vous Dieu ?’’. L’homme confirme que Tshisekedi ne va plus rentrer en RDC. Sa prédilection se réalise le 1er février 2017. Certaines indiscrétions donnent Raphaël Katebe Katoto comme le dernier à être aperçu au chevet du Sphinx dans sa chambre de l’Hôpital dont Oly Ilunga, son médecin personnel est Médecin Directeur.

Rapatriement du corps et primaturable

Les discussions commencent autour du rapatriement du corps. La famille biologique et politique de Tshisekedi refusent que le traitre Samy Badibanga ne puisse organiser les obsèques de celui qu’il a trahi. Pendant ce temps, Samy Badibanga s’offre un buzz sur les réseaux sociaux en annonçant une rencontre au sommet avec le Président américain Donald Trump qui venait d’être investi dans une photoshop.

Premier revirement, c’est celui de Raphaël Katebe Katoto. En disgrâce avec le régime pour ‘’avoir tenté de tuer Joseph Kabila avec la complicité de son avocat Moïse Chokwe et quelques agents de la DEMIAP’’, Katebe est accueilli en prince par le patron des renseignements civils. Il est pris en charge par le Gouvernement. Il ne fait plus des déclarations contre le pouvoir. Entre temps, son avocat Me Moïse Chokwe et son ami Faustin Sotala sont en détention à la DEMIAP. Il déclare avoir été désigné par Etienne Tshisekedi comme candidat Premier Ministre. La CENCO rétorque et donne la lettre désignant Félix Antoine Tshisekedi laissée par Etienne Tshisekedi. Ce qui va conduire Joseph Kabila à exiger trois noms. L’UDPS refuse. L’ancien prisonnier en liberté provisoire Bruno Tshibala est désigné et son Gouvernement constitué. L’Arrangement particulier est signé sans l’UDPS. Le MLC qui réclamait à cor et à cri la Présidence du CSAC se tait devant la désignation de Joseph Olengankoy. Kamerhe est roulé. Il se console dans des villégiatures avec sa nouvelle conquête, la femme d’un ancien musicien et d’un homme d’affaires.

Pendant ce temps, tous les projets de révision de la Constitution chuchotés à l’oreille échouent face à la détermination d’une nouvelle force entrée en jeu, le Comité laïc de Coordination dont les marches sont réprimées dans le sang, les 31 décembre 2017, 21 janvier 2018 et 25 février 2018 où un Héros est tombé comme Thérèse Kapangala le 21 février dans l’enceinte de leurs églises. Il ne faut pas oublier les victimes calcinées dans la résidence de l’UDPS qui a été incendiée la nuit.

Pressions externes et la thèse Mirindi

 

Rien ne réussit à la Kabilie jusqu’à l’entrée en scène des pays de la région qui ont exercé ensemble avec les Etats-Unis et l’Union européenne les pressions sur Joseph Kabila pour qu’il ne puisse pas briguer un troisième mandat.

Pendant ce temps, un chercheur de la brousse est recruté : Me Mirindi. Il développe une thèse soutenue par les Communicateurs de la Majorité Présidentielle: la possibilité de Joseph Kabila de se présenter pour un second et dernier mandat, à l’issue de la révision de la Constitution de janvier 2011.

Tous ces communicateurs dont principalement membres du PPRD l'ont sacré candidat unique d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
Ils l'ont proclamé ''Shikata! Wumela! Udumu!".
Ils ont déclaré qu'il était la seule réserve dans le stock des compétences.
Ils ont dit qu'ils n'ont que lui et c'est lui qui sera le candidat du FCC à la présidentielle de 2018: Émissions, débats, calicots, conférences...ont été mis à profit pour faire passer cette thèse.

Revirement

Joseph Kabila ne les a pas écoutés. Il a vu couler le sang de Kapangala, de Rossy Tshimanga, de Ngandu...
Il a écouté la voix de son cœur après bien sûr, s'être moqué aussi d'eux, en éliminant chaque convoitise à son trône au sein de sa famille politique: Kamerhe, Katumba, Katumbi, Minaku, Matata, Bahati, ...

Aujourd'hui, ils le félicitent tous d'avoir respecté la Constitution!

Laquelle? La révisée ou l'initiale de 2006? Une Constitution qu'il respecte après une glissade de 2 ans?

De la même manière qu'ils l'acclament d'avoir respecté sa parole pendant qu'eux tous comptent sur la machine à voter, de même, ils vont l'acclamer quand il va retirer cette machine.

Enfin, comment peut-on acclamer un chauffeur pour avoir respecté le Code de la route?

Jésus-Christ avait raison lorsqu'Il a dit: "Ce n'est pas ceux qui m'appellent Seigneur Seigneur...mais ceux qui font la volonté de Mon Père''.

Kabila Joseph a compris que ceux qui l'aiment sont ceux qui le critiquent et le conseillent sur les plateaux de télévision que ces flatteurs.

Un revirement à 190° dont même Joseph Kabila serait le premier à s’en moquer. Voilà pourquoi, connaissant tous ceux qui ont trahi, il a résolu de leur rendre la pièce de leur monnaie en déclenchant la fibre de la détention de la nationalité étrangère.

Nicole Kakese/CP

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