L’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat constate cependant que cette résistance n’a mené qu’à une victoire d’étape. Le président Joseph Kabila a certes renoncé à se présenter à la future présidentielle pour un troisième mandat mais l'opposant Moïse Katumbi a été délibérément empêché de rentrer dans son propre pays.
En République démocratique du Congo (RDC), Pierre Lumbi détaille les conditions incontournables pour obtenir les élections apaisées et crédibles qui puissent garantir l’égalité des chances à tous les candidats.
« Monsieur le président, libérez les prisonniers politiques, levez cette malheureuse mesure qui retient injustement le président Moïse Katumbi à l’extérieur du pays, demandez à la Céni [la commission électorale] de nettoyer le fichier électoral, demandez-lui de retirer la machine à voter du processus actuel… », déclare le numéro deux de la plateforme d'opposition de Moïse Katumbi, Ensemble pour le changement à l'attention du chef de l'Etat, Joseph Kabila.
« Un grand pas dans la bonne direction »
L’ex-conseiller spécial en matière de sécurité du président en appelle ainsi à la responsabilité du chef de l’Etat qui « vient de faire un grand pas dans la bonne direction » en choisissant de ne pas briguer de troisième mandat. Ce pas ne comptera que s’il est suivi d’autres devant aller vers une réelle décrispation politique qui pourra ramener la sérénité en RDC, ajoute Pierre Lumbi.
Cet appel est aussi lancé à la communauté internationale pour que les mesures de décrispation contenues dans l’accord dit de la Saint-Sylvestre, signé le 31 décembre 2016, soient effectives. Le peuple congolais, lui, est appelé à la vigilance.
Joseph Kabila pas candidat en RDC: il y avait des signes avant-coureurs
En RDC, c'est donc Emmanuel Ramazani Shadary qui représentera la majorité lors de la présidentielle de décembre prochain. Le chef de l'Etat Joseph Kabila en a décidé ainsi. Ce choix, celui de Joseph Kabila de passer la main, pas grand monde y croyait mais il y avait des signes avant-coureurs.
La dernière fois que Joseph Kabila s'est exprimé clairement sur son avenir politique, c'est en 2007, dans les colonnes du magazine Jeune Afrique. Le tout jeune président élu l'avait assuré : «Joseph Kabila n’est pas comme les autres. J’ai donné ma parole d’honneur en promulguant cette Constitution, je n’y toucherai donc pas. Le pouvoir use. Il faut savoir s’arrêter».
Des confidences distillées