10 Jul
Crise politique en cours :  JM Kabund, un cauchemar pour Joseph Kabila !


·      Chronique d’une peur qui s’installe et d’une distraction pour faire passer l’entérinement de Malonda frauduleusement


Tout part des réalisations du programme d’urgence des 100 jours du Président de la République : ‘’Gratuité de l’enseignement, la réhabilitation de grandes avenues de certaines villes dont Kinshasa, la construction des maisons préfabriquées…’’ Un sobriquet est collé à Félix-Antoine Tshisekedi : ‘’Fatshi-Béton’’. Le PPRD ensemble avec les partis du Front Commun pour le Congo se sent perdre dans l’opinion. Ainsi, face à ce sobriquet de Félix-Antoine Tshisekedi, les fanatiques du PPRD fabriquent un sobriquet pour l’ancien Président, Joseph Kabila. Il est désigné ainsi comme le ‘’Maçon’’, celui qui fabrique du béton. Les militants s’enflamment et se contrattaquent par des manifestations et dans les réseaux sociaux. Les uns sont en bérets rouges et les autres s’organisent par celui qui sera finalement acheté par Vital Kamerhé, ‘’le très médiatisé Fils Mukoko’’.


Quolibets au sommet


De la base, ces polémiques atteignent le sommet lorsque dans un mini-congrès du PPRD, le parti phare du FCC, le Secrétaire Permanent, candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 déclare :’’La gratuité de l’enseignement a commencé avec Joseph Kabila’’. Il lance des quolibets en termes clairs au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi en présentant Joseph Kabila comme Grand Prêtre. D’autres grosses gueules du PPRD seront libérées pour déclarer dans les réseaux sociaux et dans certains médias que Félix-Antoine Tshisekedi a été le véritable dauphin de Joseph Kabila. Pire, de la bouche de Shadary, il va se dégager une raillerie du genre qu’il n’y a qu’au PPRD où il y a de grands professeurs. Une attaque de trop qui ne pouvait pas laisser inerte la Direction de l’UDPS qui va réagir par la bouche de son Secrétaire Général a.i. Augustin Kabuya.


Maître-nageur


Attaqué par les militants pour son silence face à toutes ces attaques en direction du parti et de son leader, Jean-Marc Kabund-A-Kabund va briser son devoir de réserve en tant que Premier Vice-président de l’Assemblée Nationale pour tenir un meeting devant les combattants. A cours de celui-ci, Jean-Marc Kabund-A-Kabund va déclarer :’’Nous sommes le seul pays en Afrique Centrale et de Grands Lacs où après l’alternance, l’ancien Chef de l’Etat se pavane librement à l’intérieur de son pays. Ailleurs, il serait soit en prison ou en exil’’, avait-il indiqué avant d’insister s’adressant ainsi à leurs partenaires du FCC :’’Qu’ils ne s’imaginent pas que notre silence est une lâcheté et ils devraient se préparer en apprenant la nage pour traverser’’, allusion ainsi faite de l’exil de certains dinosaures qui avaient fui vers Brazzaville par la pirogue, à l’entrée de l’AFDL le 17 mai 1997.


Colère du FCC


Ces propos avaient provoqué une crise de colère dans le chef des bonzes du FCC qui ont très vite convoqué une réunion d’évaluation à Kisantu. Au cours de cette rencontre, il a été décidé de la destitution de Jean-Marc Kabund du perchoir de l’Assemblée Nationale. Un autre son avait même exigé de mettre fin à la coalition pour rentrer à la formule de la cohabitation.


Mis au parfum de ce qui se tramait au sein de sa famille politique, Joseph Kabila va opérer seul la descente sur place à Kisantu pour arrêter les ardeurs de ses faucons. Dans la Déclaration finale, ils ne se limiteront qu’à demander à Jean-Marc Kabund de présenter ses excuses au Président honoraire Joseph Kabila Kabange.  Ce que celui-ci ne fit.


Tension au Bureau de l’Assemblée


Ainsi, au Bureau de l’Assemblée Nationale, une tension latente montait entre la Présidente Mabunda et son Premier Vice-président Kabund. Kabund affronte pendant ce temps Mabunda au cours des réunions de la Conférence des Présidents comme du Bureau. Il s’oppose à la machination consistant à ravir le Groupe parlementaire à Modeste Bahati au profit de Néné Nkulu. Au cours de la plénière où la Présidente Mabunda est passée en force pour faire passer cette supercherie, Jean-Marc Kabund, quoiqu’étant à son office, avait refusé d’y participer. Son siège était visiblement vide. Ayant dans ses attributions la gestion des groupes parlementaires, Jean-Marc Kabund avait refusé du fait que Mabunda a imposé ce point dans la communication de la Présidente, sans que cela n’ait fait l’objet d’une quelconque discussion dans la réunion de la Conférence des Présidents, comme celle du Bureau de l’Assemblée Nationale.


C’est après sa communication que cette question a été soumise au vote, passant outre toutes les demandes de parole par motion incidentielle.


Et là, la guerre a pris les allures très ouvertes. Kabund et Mabund ont commencé à se regarder en chien et chat, l’homme ne supportant pas la violation du Règlement intérieur dans le chef de la femme.


Gardien du respect de la loi


Alors qu’il est traité de ne pas être instruit, c’est Jean-Marc Kabund-A-Kabund qui s’est imposé comme défenseur de la Constitution, des lois et du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Il était devenu depuis ce jour-là, le seul avocat et le seul bouclier au sein du Bureau de la Chambre basse pour le personnel administratif et politique. Les Assistants parlementaires se sont senti d’ailleurs orphelins lors de sa cavalière déchéance du perchoir de l’Assemblée Nationale.


La goutte d’eau qui a déversé le vase


Au mois de mars, le premier cas de la pandémie mondiale est déclaré. Le Chef de l’Etat décrète l’Etat d’urgence. Le FCC constate que celui-ci ne serait pas conforme à la Constitution. Alexis Thambwe Mwamba, Président du Sénat sollicite une émission à Top-Congo. Il débite des propos qui frisent l’outrage au Chef de l’Etat. Il annonce la tenue d’un Congrès pour statuer sur la question. Beaucoup de voix se lèvent pour constater que Thambwe Mwamba qui ne rêve que le fauteuil présidentiel voit cette chance lui être accordée. Elles s’érigent toutes pour démontrer que c’est un coup d’Etat constitutionnel en gestation. Top-Congo contacte l’UDPS pour réagir. Celui qui peut correspondre aux charges de Thambwe Mwamba sur le plan politique et parlementaire, c’est Jean-Marc Kabund. Il se jette dans l’eau. Le mal qu’il va commettre et qui ne pèche, ni contre la loi, ni contre le Règlement intérieur, c’est lorsqu’il divulgue le secret sur le montant de la tenue de ce Congrès : 7 Millions de dollar américain. Jean-Jacques Mamba qui sait qu’il touche dans le cadre de ses émoluments, et les invisibles, et les visibles, ne s’est pas empêché, d’adresser une lettre non à l’Ordonnateur des dépenses de l’Assemblée, mais plutôt à un membre du Bureau qui n’a usé que de sa liberté d’expression, de pensée et d’opinion. Non devant la Tribune de la Chambre basse, mais dans un média. Ses lettres sont zappées par Kabund.


Il passe à la vitesse de croisière, il demande à Kabund de démissionner. Jusques là, personne ne sait pas que le FCC a déjà recouru à son prostitué de tous les temps pour recruter un mercenaire. Un poids lourd est trouvé pour rédiger la motion de déchéance. Il prend une grosse somme pour laisser les miettes à son Député et camarade, originaire de la même région que Kabund. Tout est cogité et mobilisé au sein du Cabinet de Mme Mabunda. Kabund l’apprend et appelle le Dircab de Mabunda dans son Bureau pour lui transmettre son message qu’il est au courant de tout ce qui se trame et qu’il ne va reculer devant rien.


Triche de plus de Mabunda


Les jours avancent. Le 12 mai 2020, la pétition est déposée. Elle est signée le 13 mai. En principe, trois jours après elle devrait être débattue en plénière. Jeanine Mabunda la bloque et opère une opacité qui viole, et la loi, et le règlement intérieur. Cela choque Kabund. Il comprend que la pétition a été montée pour qu’il aille s’agenouiller devant Mme Mabunda pour demander pardon. Kabund ne bronche. Il reste de marbres jusqu’à menacer sa Présidente de lui transmettre la motion. Mabunda cède et transmet cette pétition. Une réunion est convoqué où le Deuxième Vice-président Balamage refuse l’accès à Kabund et ce, plus de six jours après. Kabund tente de s’y opposer avant de vider les lieux.


Lorsque la pétition est partagée, un Député découvre qu’il ne l’avait pas signée, dénonce et traduit Mamba devant la Cour de Cassation pour faux et usage de faux. Trois autres Députés indiquent également qu’ils étaient bloqués en provinces, mais ils ont constaté leurs signatures apposées sur la pétition. Une commission ad hoc est mise en place. Elle est placée sous la direction d’un autre Kamikaze du FCC. Kokonyangi. Celle-ci fait son rapport à la plénière. Pendant ce temps, Jean-Jacques Mamba est en détention au Parquet Général près la Cour de Cassation. L’Assemblée Nationale proteste et demande la suspension des poursuites jusqu’à la fin de la session. En l’absence du député motionnaire, elle opère un passage en force. Kabund destitué. Le Procureur Général près la Cour de Cassation consent à la demande de la liberté provisoire et la lui accorde.


Les deux pouvoirs entrent en guerre : le pouvoir législatif et judiciaire.


Regrets d’avoir libéré le combattant Kabund


Sentant son pouvoir menacé, l’une des composantes du pouvoir judiciaire, saisie par Kabund en référé-liberté, va demander à la Chambre basse de sursoir à l’élection précipitée de son remplaçant. Le Bureau, à travers la voix de Balamage va déclarer qu’il va passer outre cet arrêt de la Haute Cour. La Haute Cour, le Conseil d’Etat va ainsi réquisitionner la Police Nationale Congolaise pour empêcher cette plénière convoquée à 10 heures. La police réussit. Les Députés sont dehors.


Minaku-Sakata


Certains caciques du FCC qui ont mal géré se sont sentis en insécurité face à la montée de l’indépendance de la justice. Ils conçoivent une réforme judiciaire, taillée sur mesure de Minaku, qui est pressenti successeur de Tunda pour l’introduire au Parlement.


Levées des boucliers dans tous les sens. Spontanément les militants de l’UDPS envahissent le Palais du Peuple. Les Députés ne savent pas y accéder. Certains biens des proches de Joseph Kabila sont vandalisés.


Distraction pour opérer à la CENI


Le FCC qui avait ouvert plusieurs fronts va profiter de cette occasion pour faire passer son candidat à la CENI. Une rencontre est organisée autour de Félix-Antoine Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila.


Mwilanya garde ainsi Kabund, le Chef de l’Etat, Kitenge Yezu à la Nsele pendant que l’Assemblée Nationale était en train de traiter l’entérinement de Ronsard Malonda. La réunion fait quatre heures.


Selon les indiscrétions, Jean-Marc Kabund ne s’est pas empêché de démontrer que toutes les cabales montées sont le fruit du Président Joseph Kabila. Il ne devrait pas recroqueviller derrière son mutisme taiseux pour paraitre comme ignorant tous les coups qu’assènent ses lieutenants au Chef de l’Etat en fonction et à ses acolytes. Joseph Kabila est sorti de ses gangs pour monter sur ses quatre chevaux et attaquer sérieusement Jean-Marc Kabund en des termes très forts. L’homme calme a été dans une agitation qui a trahi son image d’un silencieux. Kabund est resté calme, poursuit la même source alors que tous s’imaginaient une farouche réaction de sa part qui allait faire capoter cette rencontre.


Après la rencontre, Jean-Marc Kabund a demandé au Président de la République s’il pouvait partir afin de prendre un produit à la maison. Il sera libéré pendant que les autres participants ont été conviés à partager, comme de coutume, un repas. Après son départ, une déclaration sanctionnant cette rencontre a été élaborée et c’est Jean-Marc Kabund qui devrait la signer. A peine sortis de cette rencontre, le Chef de l’Etat et Jean-Marc Kabund vont comprendre que Joseph Kabila était en train de les distraire pour faire passer l’entérinement de Ronsard Malonda. Voilà pourquoi d’une manière spontanée, les militants de l’UDPS ainsi que ceux des mouvements citoyens sont sortis pour marcher jusqu’au Palais du peuple manifestant leur colère contre cette tricherie. Surtout que Jeanine Mabunda a soumis, en violation du Règlement intérieur cette question au vote, après sa communication traditionnelle. Une tricherie qui démontre que c’est la pire de toutes les législatures connues dans notre pays.


Jeudi du cauchemar Kabund  


C’était un Kabila qui a trouvé en Kabund un cauchemar qui fait échouer tous ses plans. C’est le jeudi de la semaine derrière que le camp Kabila a ainsi regretté d’avoir lâché le chien méchant de l’UDPS, le combattant Kabund.


Certaines négociations ont même été lancées au cours du souper qui a sanctionné cette rencontre pour faire de Jean-Marc Kabund, le Vice-premier Ministre et Ministre de l’Intérieur dans un Gouvernement qui sera dirigé par Emmanuel Ramazani Shadary. Consulté par le Chef de l’Etat, Jean-Marc Kabund a décliné cette offre pour se consacrer à l’installation du parti et à la préparation des échéances futures.


C’est d’ailleurs grâce à lui que la marche d’hier a réussi sur toute l’étendue de la République en dépit de l’interdiction du Gouvernement.


Une marche qui a connu des pertes en vies humaines. Ce qui conduit l’UDPS à exiger la démission de son ministre de l’Intérieur, Gilbert Kakonde. Nous y reviendrons


Nicole Kakese

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