30 Jun

Il y a été poussé par la pression interne et externe. A l’interne, le sang a coulé. D’abord pour s’opposer à la loi Boshab qui conditionnait l’organisation des élections présidentielles et législatives à l’identification de la population par l’Office National d’Identification de la Population, ONIP en sigle, de triste mémoire.

Premier échec. Evariste Boshab bat en retraite devant le Sénat après avoir fait voter la loi en catastrophe à l’Assemblée Nationale le jour de la commémoration de la Journée des Héros Nationaux. Une profanation de la mémoire du Héros national Emery-Patrice Lumumba. Boshab est sanctionné. Il quitte le Gouvernement. Un silence s’ensuit. Depuis lors, toute tentative de la révision de la constitution ou du référendum tombe dans l’eau face à une population très éveillée qui s’est opposé aux velléités exprimées dans les medias par les bonzes de la Majorité Présidentielle qui ont chacun un communicateur dit de la Majorité. Une profession qui paie mieux, il semble. Joseph Kabila assiste à ce cuisant échec jusqu’à la signature au Centre Interdiocésain de Kinshasa qui a été son inhumation face aux négociateurs qui n’ont pas su déjouer la tactique Félix Antoine Tshisekedi. La Majorité Présidentielle était habituée au jeu de Valentin Mubake, qui se laissait lors des négociations emporter par la frustration pour claquer la porte aux discussions. Une stratégie qui a porté les fruits pour laisser Tshisekedi en dehors des institutions en 2003 et en 2006. Le camp Kabila s’est retrouvé face à un imperturbable. Il n’a pas quitté les discussions. Inexpérimenté et vendeur des pizzas, Félix Tshisekedi a tenu tête sans broncher face au refus de libérer les prisonniers politiques ou d’accorder les mesures de décrispation visant le retour de Moïse Katumbi Chapwe et d’autres Opposants contraints à l’exil. Le pouvoir est allé plus loin pour provoquer l’Opposition en vue de la pousser à boycotter les travaux du Centre Interdiocésain de Kinshasa, en organisant un procès bidon, qui a conduit à la condamnation de l’Opposant Franck Diongo. Malgré cela, Félix-Antoine Tshisekedi a refusé de quitter les Evêques. Il est resté à la CENCO, jusqu’à faire avaler la patate chaude aux caciques du pouvoir : Pas de 3ème mandat, pas de referendum et pas de révision de la Constitution. La pilule amère sera découverte plus tard. Emmanuel Ramazani Shadary va le déclarer :’’La Majorité présidentielle a signé sous réserve’’. Grande victoire de Félix Tshisekedi qui ne savait pas qu’en retour, il subira la plus grande perte pour cela, celle de son père, son coach et surtout le leader de son parti politique. Katebe qui était dur et qui aurait été dernier à être aperçu dans la Chambre d’Etienne Tshisekedi est reçu avec pompe à Kinshasa, pris en charge par le Gouvernement de la République pendant que ceux à qui il aurait envoyé de l’argent pour ‘’tuer Joseph Kabila’’, son avocat Me Moïse Chokwe et Faustin Sotala sont en détention à la DEMIAP.

La mort d’Etienne Tshisekedi a été le déclic pour lever la réserve de la Majorité présidentielle qui va poursuivre et achever les discussions menées en prison avec Bruno Tshibala qui sera nommé Premier Ministre.

Ce qui a attisé pratiquement la hargne du Président de la République qui a écarté tous ceux qui enviaient son fauteuil au sein de la Majorité Présidentielle. Il a choisi le moins attendu et celui qui n’avait jamais eu l’ambition de postuler à la magistrature suprême et qui battait déjà la campagne pour la candidature unique de la Majorité Présidentielle à travers Joseph Kabila, la seule réserve dans le stock des compétences.

La course

La course à la succession de Joseph Kabila commence avec Vital Kamerhe. Il s’affiche depuis la campagne électorale de 2006 comme potentiel candidat à sa succession. Au lieu d’occuper le poste de Premier Ministre qui lui revenait de droit, en tant Secrétaire Général du parti phare de l’Alliance de la Majorité Présidentielle, après avoir battu campagne pour Joseph Kabila dont il a consacré tout un ouvrage, il est dribblé et c’est le PALU qui prend la Primature. Il va se contenter du poste de Président de l’Assemblée Nationale. 2009, les poux sont trouvés sur sa tête, lorsqu’il ‘’trahit’’ son camp en dévoilant et en s’opposant au plan consistant à faire entrer les troupes rwandaises sur le sol congolais. Il est éjecté comme une mouche.

Augustin Katumba Mwanke reste le seul candidat potentiel à la succession de Joseph Kabila. C’est lui la bouche du Boss. Il semble avoir pour coadjuteur son frère, Moïse Katumbi. Katumba meurt dans un crash dont le mystère persiste jusqu’à ce jour. Augustin Matata, alors Ministre des Finances est rendu puissant par la nomination surprise à la Primature, à l’issue des consultations menées par le Patriarche feu Charles Muando Nsimba. Personne n’avait annoncé le nom de Matata jusqu’à la surprise générale. C’est lui qui passe alors pour être le dauphin de Joseph Kabila. Sa convoitise est allée plus loin jusqu’à être éjecté du Gouvernement au profit de Samy Badibanga. Un Belge, Député de l’UDPS, dont la procédure de renonciation de sa nationalité d’acquisition est entamée après sa nomination par le Président de la République. En face d’Augustin Matata Ponyo, c’est un Aubin Minaku dont un membre du Cabinet confectionne et réussit une affiche de campagne à la succession de Joseph Kabila.

L’info exfiltre du Bureau de l’Assemblée Nationale. Cet agent est éjecté du Cabinet de Minaku. On lui fait porter la croix d’avoir agi par son zèle. Tout arrive au Raïs. Il garde son silence traditionnel pour attendre le moment M. Pendant ce temps, les deux ‘’convoiteurs’’ du trône du Raïs se rentrent dedans. Une guerre des tranchées commence. Elle se joue dans les medias. Chacun des deux protagonistes utilise les moyens de l’Etat pour descendre son adversaire. La bataille quitte les medias pour s’ériger sur la colline sainte à la recherche du titre de ‘’Docteur’’. La course est à la soutenance des thèses. Ce qui soulève les cheveux des scientifiques qui se sont opposé à l’agir de l’un, comme de l’autre dans la préparation de ces thèses en Droit à l’Université de Kinshasa et en Sciences économiques à l’Université Protestante du Congo. Kabila observe cette guerre jusqu’à l’arrivée à peine de Modeste Bahati qui s’est aussi jeté sur le fauteuil du Raïs, sans en avoir reçu l’aval.

Très intelligent ou très rusé, Kabila demande quatre noms. Comme pour observer en dernière minute qui l’ont porté sur les lèvres. Il ne cède à aucune des listes jusqu’à surprendre avec ce Kambelembele de Kabambare qui avait déjà déposé sa candidature à la Députation Nationale dans son territoire d’origine. Ce Kambelembele est sous sanction des USA et de l’Union Européenne. Il ne s’est pas préparé à cette bataille. Il n’a pas de carnets d’adresses comme l’ancien Premier Ministre ou le Président en exercice des Assemblées Nationales de la Francophonie. Il ne peut trahir. Il ne peut fuir. Il ne peut négocier avec les puissances occidentales qui l’ont placé dans l’œil du cyclone. Entre temps, le véritable pouvoir est aux mains des militaires qui peuvent surprendre à tout moment avec un haut commandement acquis totalement au Raïs. Ce qui peut lui faire déclarer ‘’à bientôt’’ au lieu de ‘’adieu’’ dans pareille circonstance lors du Sommet de la SADC.

En face, le Raïs semble avoir de larges manœuvres pour négocier avec un Félix-Antoine Tshisekedi qui l’a combattu ou un Freddy Matungulu qui l’avait quitté plutôt qu’avec les traitres dont il connait le degré d’hypocrisie et de traitrise, aimant l’argent et le pouvoir sans l’avoir jamais porté à cœur.

Muan’aNdanga


Grands Lacs :
Thabo Mbeki reprend du service !

Ramaphosa, le Président de la nation arc en ciel a de la suite dans les idées. Après avoir félicité chaleureusement le Raïs à Kinshasa pour le respect de la Constitution en matière de mandat au sommet de l'État , rencontré le dauphin Shadari et passé le flambeau de la présidence de la Sadcc au Président namibien à Whindoek, il désigne le successeur de Mandela en qualité d'Envoyé Spécial de l'Afrique du Sud aux Grands Lacs. Pudiquement, il s'agit pour lui de garder un oeil sur le processus élections congolais dont le déroulement, aux dires de certains, risque d'embraser la sous région. Thabo Mbeki est un habitué du pays de Lumumba. Sous le 1 + 4, il a piloté le suivi du processus et fait fréquents voyages dans la capitale kinoise. Il retrouvera certainement deux des acteurs de l'ancien espace présidentiel : JK et JPBG. Au moment où Moïse Katumbi séjourne désormais en Afrique du Sud, certains de ses partisans voient dans cette désignation le signe encourageant d'un mince espoir de récupération de la candidature présidentielle de l'ancien Gouverneur de l'ex Katanga.

En effet, c’est le journal sud-africain « Sunday Times » qui a annoncé dans un article dimanche 19 août dernier, que l’Afrique du Sud avait nommé Thabo Mbeki comme son Envoyé Spécial en RDC et en Afrique centrale. Et la réaction de Kinshasa ne s’est pas faite attendre. Pour Kikaya Bin Karubi, cité par Top Congo, cette question a déjà été évoquée entre les deux pays et rejetée.

‘’Je viens de lire l’échange d’hier sur la prétendue nomination de l’ancien Président Sud Africain Thabo Mbeki comme Envoyé Spécial de l’Afrique du Sud en RDC et dans la région de Grands Lacs. Cette question a été discutée à la veille de la visite de travail du Président Ramaphosa à Kinshasa. Nous avons rejeté cette idée et cela a été signifié de manière claire à la délégation sud africaine’’

Pour le diplomate congolais, il s’agit là tout simplement d’un individu qui a voulu créer un scoop pour se faire remarquer.

« D’où vient alors l’article du Sunday Times? À mon avis, il s’agit d’un « article réchauffé « comme on dit en journalisme, par un éditorialiste en mal de scoop. Ce qui m’étonne c’est de voir comment la toile RD congolaise s’est emballée hier! », a-t-il ajouté.

Dans la foulée, il signale qu’il n’y aura plus d’Envoyés Spéciaux ici en République Démocratique du Congo, au nom de sa souveraineté.

« Je peux vous dire sans peur de me tromper qu’il n’y aura plus d’Envoyés Spéciaux en RDC, fusse-t-il Thabo Mbeki, depuis les expériences malheureuses de Ket Masire, Russ Feingold, Tom Periello, Ibrahima Fall ou encore plus récemment Edem Kodjo. Oh, que dis-je? A moins que les autres là gagnent les élections et enterrent de nouveau le discours souverainiste que nous sommes en train d’inculquer à la génération consciente de congolaises et congolais », a-t-il conclu.

Kikaya Bin Karubi invite tous à enterrer l’idée selon laquelle, ce sont les autres qui résoudront nos problèmes.

IMPACT NEWS

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