La situation des Assistants parlementaires est très préoccupante à l’Assemblée Nationale. Depuis l’installation de la nouvelle législature, les Assistants parlementaires sont abandonnés à leur triste sort et doivent vivre sur le dos de leurs employeurs, des Députés Nationaux, dont aussi la situation n’est pas encore reluisante, ni définitive avec le retard connu au niveau de la Cour constitutionnelle dans le traitement des contentieux électoraux.
Et pourtant, le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale dispose en son article 108 :’’Le Député National, autre que les membres du Bureau de l’Assemblée Nationale, a droit à un assistant parlementaire choisi par lui pour l’aider dans son travail. Toutefois, si le budget de l’Assemblée Nationale le permet, le député national pourrait avoir droit à un deuxième assistant. L’assistant parlementaire fait partie du personnel politique. Il a droit à une rémunération et aux avantages fixés par décision du Bureau de l’Assemblée Nationale. L’Assistant parlementaire est nommé aussitôt après l’installation du Bureau définitif, et le cas échéant, relevé de ses fonctions par décision du Président de l’Assemblée Nationale sur proposition du député de qui il dépend’’.
Voilà plus d’un mois que le Bureau définitif de l’Assemblée Nationale a été élu et installé que les Assistants parlementaires ne sont pas seulement nommés, mais aussi et surtout, ne bénéficient ni de la rémunération, ni des avantages en toute violation du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale.
Un Député national a tenté de prendre la parole pour une motion d’information à ce sujet à la dernière plénière, il a été recalé par Mme le Président du Bureau qui a été alertée du contenu de ladite motion d’information.
Ce qui est plus grave, c’est le fait que certains Députés sont venus avec leurs Assistants de l’intérieur et ceux-ci ne savent pas se prendre en charge. Certains ne savent même pas depuis le mois de janvier où ils sont à Kinshasa faire venir leurs membres de famille. Et pourtant, ils assistent leurs patrons déjà dans les voyages, dans les plenières, dans la rédaction et dépôt de certaines correspondances…
Un Collectif a été mis en place pour rencontrer les membres du Bureau. Leurs démarches sont butées à une exigence de la fin du traitement des contentieux par devant la Cour constitutionnelle. Or, les effets des arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont pas rétroactifs sur les Députés proclamés par la CENI et validés par la plénière de l’Assemblée Nationale. Les Députés élus et proclamés par la CENI doivent jouir de leurs avantages jusqu’à l’arrêt final qui va faire valider celui qui l’a emporté par devant cette Haute Cour. C’est depuis le 24 avril dernier que le Bureau définitif a été élu et installé. Beaucoup d’assistants parlementaires ne savent pas à quel saint se vouer surtout qu’ils ne comprennent pas l’interprétation que donnent les membres du Bureau à l’incise dans l’article précité :’’aussitôt’’.
Entre temps, les Assistants parlementaires écument et pleurent. Personne ne veut comprendre leur douleur ou malheur. Dans 12 jours, va se clôturer la session ordinaire de mars. Comment le Bureau va-t-il procéder pour non seulement nommer les Assistants parlementaires et payer leurs arriérés. Il faut rappeler ici, le calvaire des Assistants parlementaires de la dernière législature qui ont été clochardisés par le Bureau Minaku en violation du même règlement intérieur. Il a fallu qu’ils manifestent et fassent du bruit dans les médias pour rentrer dans leurs droits. Mme Mabunda étant du même parti politique que Minaku, va-t-elle rééditer cet odieux exploit ? S’interrogent les Assistants parlementaires contactés par notre rédaction. Nous y reviendrons.
Nicole Kakese.