Il est Député National, ancien Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, Gaston Musemena. C’est parmi les colombes du PPRD. Doux et calme, Musemena ne comprend pas comment et pourquoi la tension a monté dans l’opinion suite à la réception des lois dites Minaku-Sakata visant les réformes dans le secteur judiciaire. Réagissant à nos confrères du Grand Journal CD, Gaston Musemena se dit étonné par les réactions des uns et des autres. A ce propos, il a rappelé tous les verrous par lesquels passe une loi avant sa promulgation.
En effet, l’Opposition, l’UDPS et la société civile soupçonnent Minaku et Sakata de vouloir dompter les magistrats au bénéfice du ministre de la justice qui est de leur camp politique.
Pour calmer les esprits, Gaston Musemena rappelle les différentes étapes par lesquelles passe une loi après l’assemblée nationale avant sa promulgation. ‘’Même si une loi est votée à l’Assemblée Nationale, elle doit passer aussi au Sénat en seconde lecture et surtout avant la promulgation par le Président de la République, la Cour Constitutionnelle doit la juger conforme à la constitution’’, a-t-il indiqué.
L’ancien patron de l’enseignement primaire secondaire et professionnel a estimé que la Cour Constitutionnelle est composée ‘’en majorité de hauts magistrats chevronnés qui ne peuvent pas laisser passer une loi anticonstitutionnelle… Pourquoi a-t-on peur avec tous ces verrous ?’’, s’est interrogé Gaston Musemena.
Attaques de la résidence du Déuté Minaku
Signalons que les éléments de la Police Nationale Congolaise ont tiré en l'air pour disperser une manifestation violente autour de la résidence du député Aubin Minaku à Kinshasa. Des dizaines de « motards » ont fait irruption ce mardi 23 juin aux alentours de la résidence du député congolais Aubin Minaku, grand cadre de la coalition de Joseph Kabila, dans l’ouest de Kinshasa. Dans des images répandues dans les réseaux sociaux, on peut voir une dizaine de motards scandant des paroles hostiles à Aubin Minaku, affirmant vouloir ‘’envahir sa résidence’’.
Selon des informations de la Police congolaise, des éléments commis à la garde de ce député, ancien président de l’Assemblée nationale, ont été « obligés » de tirer en l’air pour faire face à « des jets de pierres et tentatives d’intrusion ».
On note des vitres et des lumières extérieures cassées. Aucune victime n’a été déplorée jusqu’à présent, ni de blessé.
Dans un communiqué rendu public le lundi dernier, le parti du président Félix Tshisekedi, pourtant allié de l’ancien président Joseph Kabila, a menacé le FCC de lui opposer sa « majoritaire populaire », s’il ne retirait pas ces propositions de lois.
Mais la coalition de Joseph Kabila n’entend pas reculer. Hier matin, l’Assemblée nationale s’est réunie, dans le but d’analyser entre autres ces lois.
Le débat général sur l'opportunité de 3 propositions des lois a eu lieu. Et un délai de 48h heures a été accordé pour répondre aux préoccupations soulevées par les députés membres de la dite commission avant de soumettre la question au vote demain jeudi. Tous les magistrats présents à Kinshasa sont convoqués en Assemblée Générale extraordinaire ce mercredi 24 juin 2020 à 13 heures en la grande salle d’audience de la Cour d’Appel de Kinshasa-Matete à Limete.