03 Apr
La SNEL face à l’innovation  Les nouveaux défis pour gagner le pari

La SNEL face à l’innovation

Les nouveaux défis pour gagner le pari


Il est difficile de parler de l’exploitation des mines, du pétrole ou de l’industrie sans électricité. Cela justifie la présence de la Société nationale d’Electricité aux  matinées de géologie organisées récemment à Kinshasa.  L’opérateur public a de bons projets et compte innover. Cependant, il est confronté à plusieurs défis dont le rôle de l’Etat, la réhabilitation et la construction des centrales, la libéralisation du secteur,  le problème du pouvoir d’achat de la population et la pression démographique.  

Dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, la SNEL a simplifié la procédure de raccordement au réseau de distribution moyenne tension pour se conformer aux indicateurs utilisés sur le plan international dans le classement Doing Business. Le demandeur du raccordement doit recruter un entrepreneur agréé auprès de la SNEL. A ce sujet, il faut remplir trois critères à savoir, l’ouverture du dossier après les études techniques, son approbation, la construction de la cabine par l’entrepreneur privé et la mise sous tension de la cabine.

Malgré une telle démarche, l’offre de la SNEL est très inférieure à la demande pour plusieurs raisons : - La RDC n’a plus construit d’autres barrages en dehors de ceux existant depuis des décennies. - La vétusté de l’outil de production et la carence du personnel qualifié.- La pression démographique et le boom immobilier.

C’est ainsi que pour répondre à certains défis, le gouvernement a songé à la construction de la deuxième ligne Inga-Kinshasa, à la Centrale de Zongo 2, à la réhabilitation et à la modernisation des groupes d’Inga I et 2 ainsi qu’à la mise en service du poste de Makala. La SNEL travaille en outre sur la construction de la deuxième prise d’eau et sur un canal d’amenée additionnel, le renforcement des postes et sous-stations ainsi que la réhabilitation des réseaux de distribution.

La SNEL réhabilitera et modernisera le système du courant continu entre Inga et la station de conversion de Kolwezi. L’amélioration de la capacité de transit de l’ouest au sud de 300 à 560 MW, a déjà commencé. Le premier souci reste, de l’avis des observateurs avertis, l’augmentation de la capacité de production à partir de la source.

Quelques données chiffrées sur Inga I et II

Depuis la mise en service de deux centrales en 1972 et en  1982, la hauteur de chute est de 50 mètres pour Inga I et 58 pour Inga II, le débit turbiné est de 780 m3/seconde pour Inga I et 2.800 pour Inga II, 14 groupes dont 6 pour Inga I et 8 pour Inga II, la puissance installée est de 351 et 1.424 mégawatts pour les deux centrales. Les tarifs moyens sont les suivants : 0,569 USD/kWh pour la haute tension, 0,0980 USD/kWh pour la moyenne tension et 0,070 USD/kWh pour la basse tension. Après une étude comparative entre plusieurs pays africains et européens, la tarification de la RDC est l’une des plus faibles.

Libéralisation du secteur, une aubaine ou une menace pour la SNEL ?

Le représentant de la SNEL aux Mat Géo, Franck Lowolo salue la loi de juin 2014 mettant fin au monopole de l’Etat. Cette loi, dit-il, a l’avantage d’ouvrir le secteur aux privés. Cela facilite l’arrivée des capitaux privés et la création de plusieurs entreprises du secteur. Ainsi, la desserte sera-t-elle augmentée. La question est de savoir si la SNEL, devenue une société commerciale suite à la loi sur la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales, mais dont l’Etat reste l’unique actionnaire, saura faire face à la concurrence des capitaux privés. Nul n’ignore les méthodes de gestion des compagnies publiques. Elles ne sont dans la plus part des cas que des vaches à lait. La gouvernance pose problème. Par contre si la SNEL fait exception et est bien gérée, elle survivra et sera compétitive.Dans le cas contraire, elle risque de subir le sort de l’OCPT avec l’arrivée des sociétés de télécommunications. 

La SNEL reste optimiste après avoir conçu et réalisé plusieurs projets avec l’appui de certains partenaires. La construction de la centrale hydroélectrique de Zongo II en est une illustration même si elle n’a pas encore fourni l’électricité à la population et ne le fera qu’en 20190.

Gaby KUBA BEKANGA

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