18 Aug
Pour venger la démission-révocation de Tunda et la démission de Lwamba :  Fin stratège, Kabila prépare un coup contre Fatshi !


·       Chronique de Joël Cadet N. NDANGA

 

C’était après avoir tenté toutes les stratégies et échoué de se maintenir au pouvoir que Kabila a cédé. Non sans envisager un moyen d’y revenir. Ce qui le pousse à le promettre devant ses pairs au cours du sommet de la SADC :’’Je ne vous dis pas :’’au revoir’’ ; je vous dis plutôt : ‘’A très bientôt’’.

Surprise

Devant le Parlement réuni en congrès, lors de son dernier discours sur l’état de la Nation, alors qu’on l’attendait définir son statut après les deux mandats constitutionnels suivis d’un bonus des deux ans, Joseph Kabila va surprendre :’’Beaucoup attendent que je dise : « Comprenez mon émotion » ; mais je vais vous dire, comprenez ma passion pour le Congo’’.

Facile à comprendre avec les lunettes politiques de ce moment-là que Joseph Kabila a tellement aimé qui l’a placé dans le giron des milliardaires mondiaux qu’il ne pouvait se dégager pour laisser la place à quelqu’un d’autres.

Ainsi, il y a eu tellement des plans qui ont été montés.

Plan A

1er plan : tenter comment obtenir un troisième mandat.

Pour cela, certaines têtes de la Faculté de Droit de l’Université de Kinshasa avaient été mises à profit pour baliser la voie avec des théories scientifiques difficilement soutenables.

D’abord, le professeur Evariste Boshab avec sa théorie de la ‘’Révision de la Constitution ou l’inanition de la nation’’.

Face à cette théorie qui a été battue en brèche par ses collègues aussi Constitutionnalistes dont Mbata, Boshab sera fait Ministre de l’Intérieur pour mettre en marche l’inanition de la Nation. Très vite, il a été réalisé en toute précipitation le découpage territorial tel que prescrit dans la Constitution, 10 ans après sa promulgation.

Là, on n’a pas tenu compte des difficultés liées aux infrastructures des provinces non viables. Très rapidement, le conflit au Grand Kasaï a été bien conçu et réalisé avec un plan semblable au début du génocide rwandais.

A l’instar du Président Habyarimana, le Chef Kamuina Nsapu a été tué sur ordre du Gouvernement de Kinshasa contre l’avis des Nations Unies qui voulait sa réédition.

Tout a bien marché jusqu’à permettre à la CENI de Nangaa d’obtenir une prolongation d’une autre année pour permettre à Kabila de poursuivre en attendant d’autres essais.

Le professeur Nyabirungu et un certain Cyrille Mirindi (porté disparu dans les médias depuis) ont été aussi approchés par Kabila pour tenter de justifier son maintien au pouvoir par un troisième mandat.

Echec. Mirindi a été coulé, comme son professeur Nyabirungu.

Deuxième plan : Désigner un dauphin

Désigner un pantin qui allait chauffer le fauteuil présidentiel pendant un mandat et revenir avec force pour régner en Empereur à vie sur la RDC, telle a été l’option levée par la Kabilie. Pendant le règne du pantin dauphin, la Constitution devrait être révisée pour ramener l’élection du Président de la République au suffrage universel indirect. Ce sont les Députés nationaux et sénateurs qui allaient élire le Président de la République au second degré.

Joseph Kabila semble à ce niveau avoir besoin de ses collaborateurs qui ont un discours et une image dans l’opinion. Il n’a pas non plus besoin de ceux qui ont un carnet d’adresses sur le plan international. Il les zappe tous : Minaku, ancien Président du Parlement francophone, tout comme les deux Premiers Ministres honoraire et en exercice Muzito et Matata sont ignorés.

Joseph Kabila a beaucoup hésité face à tous ceux de sa famille politique qui avaient des ambitions : Boshab, Bahati, Minaku, Muzito et Matata ont été écartés au profit de celui qui était en mauvaise posture qui était traité de Bad boy au sein de la famille politique de Joseph Kabila. Lui, c’est Shadari Ramazani. Pendant ce temps, il est sous anctions américaines et européennes.

C’est lui qui a ouvert la campagne : ‘’Kabila for ever : Kabila pour toujours’’ à Bandaka dans la province de l’Equateur. Une campagne qui a été précédé par une posture d’un gangster et d’un immoral lorsqu’il lancé l’opération ‘’Coup sur coup’’ : ‘’Bafingi yo mama nayo, yope zongisa mama nayo’’.

Le 08 août 2018, Shadari est surpris comme les autres caciques de la MP à l’époque par sa désignation comme dauphin de Joseph Kabila. Certains cadres du FCC qui avaient assisté à cette rencontre qui s’était tenue deux fois, le matin et l’après-midi, ont affirmé que Shadari Ramazani se serait évanoui à l’annonce de cette désignation. Ce qui justifie le remplissage des formalités relatives à sa candidature par Néhémie Mwilanya, alors Coordonnateur du FCC et Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. D’aucuns ont tenté de croire qu’il s’agissait d’une mascarade et que c’est pour Kabila que Mwilanya remplissait ces fiches de la CENI.

A son retour à la maison, le Dauphin va organiser un méga festin autour de ses enfants dont les images ont été publiées dans les réseaux sociaux avec des filles d’une beauté angélique.

Dès lors, Shadari a commencé à se comporter comme un Président en exercice avec un cortège présidentiel.

Respect des résultats

Cependant, Joseph Kabila avait donné des consignes à ses ouailles de tout mettre en œuvre en vue de gagner sans contestations la présidentielle, les calculs ayant été faits pour les législatives.

Shadari et ses coéquipiers vont chacun détourné les fonds de la campagne électorale, espérant un miracle que Nangaa allait opérer en leur faveur, comme toujours.

Mauvaise stratégie de l’Opposition

Et pourtant, l’Opposition (CACH et LAMUKA) s’était préparé beaucoup plus pour la présidentielle. Ils vont réussir à ce niveau.

Troisième plan : réussir à coaliser avec un Président sans pouvoir recruté dans l’Opposition

Constatant que les résultats à la présidentielle étaient en faveur de Félix-Antoine Tshisekedi, Kabila a tenté sans succès de contacter Fayulu qui va refuser l’offre. Jugé également pantin de l’Occident à travers les deux leaders de l’Opposition de l’époque (Bemba et Katumbi), Kabila va exiger à Nangaa de publier la vérité des urnes en proclamant Félix-Antoine Tshisekedi Président de la République, pendant que la mission sera donnée à Fayulu de mobiliser en Occident contre le locataire du Palais de la Nation. Une mission difficile que Fayulu n’a pas réussie face à un Tshisekedi qui a été la dernière décennie le Ministre des Affaires étrangères de son parti, l’UDPS. Il a réussi à se faire accepter d’abord dans la sous-région et en Afrique. Puis, il s’est investi à briser l’isolement de la RDC aussi bien en Afrique que dans le monde. Une grande partie de la diaspora est tombée sous son charme. Fayulu échoue avec sa campagne de vérité des urnes. Le PPRD la récupère. Dunia Kilanga est fait porte-voix de la récupération de cette campagne avant que le Secrétaire Permanent ne s’en charge quand Célestin Tunda a été interpellé.

Infiltration

Les choses sont rentrées dans l’ordre avant que l’on ne réalise que Félix Tshisekedi avait été infiltré de l’intérieur où il a échappé plusieurs fois à des coups lui administrés dans le dos par son allié principal qu’il a fait Dircab. Celui-ci s’est porté comme caméra pour faire parvenir à Kabila tous les faits et gestes de celui qu’il croyait avoir dépouillé de tous les pouvoirs étant entendu que toutes les institutions de la République tant au niveau national que provincial, les services de sécurité, l’armée et la police étaient placés sous le contrôle de Kabila.

 

Kabila n’a pas compté avec la Providence qui a organisé le cours des événements pour que tout cela soit révélé à Félix-Antoine Tshisekedi qui va le révéler lors de la rencontre à trois où Vital Kamerhe s’est présenté comme le troisième angle du triangle en réduisant le Président de la République en exercice au rang des ‘’Deux Hautes Personnalités’’, en violation de toutes les dispositions protocolaires en la matière.

Retour de la médaille

C’est ce qui va arriver lorsque Bénoît Lwamba va refuser d’endosser un autre péché pour prendre l’hameçon de la destitution du Président de la République monté par le FCC de connivence avec le Dircab de Félix-Antoine Tshisekedi. La verrou Kamerhe étant été levé, Benoît Lwamba, alors Président de la Cour Constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature va franchir le seuil du Bureau du Président pour dévoiler tous les secrets et transmettre à Félix-Antoine Tshisekedi comment il pouvait démolir les stratégies de son ennemi, qu’il croit dans ‘’sa fausse naïveté’’ son frère.

Mises en place dans l’armée et dans la justice

Ainsi, les mises en place seront préparées pour l’armée et la justice. Au niveau de la Justice, en sa qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Benoît Lwamba a indiqué au Président de la République toutes les étanchéités qu’il devrait fermer s’il tenait à réussir son idéal d’un Etat de droit.

Chose qui fut faite avant de transmettre les ordonnances y relatives à Sylvestre Ilunga Ilunkamba pour contreseing en sa qualité de Premier Ministre. A son tour, Ilunkamba va communiquer la nouvelle à Néhémie Mwilanya et sa bande qui vont refuser au Premier Ministre de les contresigner.

 

Au niveau de l’armée, c’est le même exercice avec le Conseil Supérieur de la Défense dont Ilunkamba est également membre. Voilà pourquoi, il va solliciter une mission à Lubumbashi pour laisser à son intérimaire de contresigner ces ordonnances. Ce qui fut fait dans l’agitation totale des caciques de cette famille politique que Kabila juge désormais des traitres.

Entre temps, c’est la démission de Benoît Lwamba du Conseil Supérieur de la Magistrature et de la Cour Constitutionnelle qui intervient et enfonce davantage la peur, pendant que la justice reprend peu à peu ses poils de la bête.

La nouvelle stratégie.

Nouveau plan

Face à ces cuisants échecs, le FCC ne baisse pas les bras. Il a décidé d’engager la dernière bataille. Les deux juges qui ont refusé de prêter serment seront mis à profit pour une question orale avec débat au Ministre de la Justice. Cette question sera convertie en motion de défiance pour le déchoir et laisser le poste du Ministre de la Justice vide en vue de bien créer la crise. La question portera essentiellement sur la nomination dans l’appareil judiciaire. Les deux juges pourront ainsi mettre en marche tout ce qu’ils savent de l’interprétation biaisée de la Constitution pour réussir à destituer le Chef de l’Etat pour violation de la Constitution. Les éléments qui seront évoqués sont déjà dans la lettre de remerciement et de demande de leur maintien à la Cour Constitutionnelle pour terminer leur mandat.

Pour fragiliser l’UDPS, la guerre sera ainsi livrée contre tous les ministres UDPS qui vont tomber un après l’autre en vue de venger Tunda. Le premier qui est déjà dans le viseur, c’est Eteni Longondo, Ministre de la Santé dont le dossier est préparé par son Vice. Albert Mpeti a été placé comme surveillant en vue de ramasser toutes les forfaitures de ce ministre. Heureusement que sa lourdeur et l’agitation de sa femme Lola Sylla ont aidé à le descendre dans l’opinion avec sa gestion calamiteuse de COVID-19.  

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