Depuis un temps, les caciques et faucons du Front Commun pour le Congo, plateforme de Joseph Kabila ont décidé de précipiter le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba dans la tombe. Ils lui ont demandé de déposer sa démission depuis bientôt trois mois. Pour cause, son incapacité à bloquer l’action du Président Félix-Antoine Tshisekedi. Voilà pourquoi, le Président Félix-Antoine Tshisekedi, s’est opposé à cette démission. D’autres noms lui ont été avancés dont celui d’Evariste Boshab, Aubin Minaku, Emmanuel Ramazani Shadary, etc. Il s’est opposé à tous ces noms avant que celui de sa belle-sœur, Jeanine Mabunda ne lui soit proposé. Ce nom a reçu le véto du clan katangais qui estime ne pas s’être jamais remis de la perte de son fils, mort en exercice de ses charges à la Magistrature Suprême, le seul à avoir quitté de cette manière cette haute fonction. Seul le nom de Me Jean Mbuyu a été trouvé par consensus. Avant de le nommer, Fatshi a d’abord voulu procéder par la réduction du nombre des membres du Gouvernement. Sylvestre Ilunga n’a pas voulu ainsi se faire tirer derrière. Il a calculé et négocié avec le Président de la République sa mission au Haut-Katanga en vue de procéder au Conseil des Ministres qui allait délibérer sur ces nominations.
Les faucons du FCC en ont profité et ont réussi à lui creuser la tombe en faisant tout sans lui. Ils exploitent les membres de son Cabinet qui ont été désignés totalement par son parti politique, le PPRD. C’est ce qui justifie les sorties sans lui de son Porte-parole qui ne fait que lire des déclarations faites par la hiérarchie du PPRD.
Tout a été rocambolesque et scandaleux, lorsque ce Porte-parole a lu un compte rendu du Conseil des Ministres convoqué par Ilunga Ilunkamba, sans l’autorisation du Chef de l’Etat lorsque le Vice-premier ministre et ministre de la Justice, Célestin Tunda avait été interpellé par le Parquet près la Cour de Cassation pour faux et usage de faux dans la transmission des avis du Gouvernement aux trois lois relatives à la réforme de la justice. Ce communiqué a été lu et diffusé dans les médias périphériques alors qu’il n’avait pas obtenu son quitus.
Encore une fois, ce professeur d’Université, plusieurs fois mandataire de l’Etat comme Ministre ou dirigeant d’une entreprise du portefeuille est en train de passer une fin de carrière très bizarre. Les membres de son parti politique ont décidé de le rendre dingue.
Une fois de plus, une déclaration a été faite pour lui et sans lui en réaction aux dernières ordonnances signées par le Président de la République dans l’armée et dans la justice. Au lieu de s’assumer et de démissionner, le Premier Ministre passe pour un dingue en arguant que ces ordonnances ne l’engagent pas et que le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur serait passé outre son mandat de l’intérim.
Et pourtant, Ilunkamba n’a pas qualité de rejeter. ‘’Aucune disposition légale n’a été violée, il ne s’agit que de pratiques et d’ailleurs même la déclaration de la primature n’indique pas quelle loi a été violée’’, s’est confié sous couvert de l’anonymat, un membre de la Cour constitutionnelle. ‘’Le contreseing est du Gouvernement et pas forcément du Premier ministre’’, a-t-il affirmé avant de préciser que lors de la nomination des membres de la Cour constitutionnelle en 2018, le contreseing était de She Okitundu. A l’époque, l’ordonnance signée par le Président Kabila indiquait, ‘’Pour le Premier ministre, le Ministre des affaires étrangères, She Okitundu’’.
Il n’y avait même pas été indiqué que le premier ministre, Bruno Tshiamala à l’époque, était empêché. ‘’La loi ne précise pas que seul le Premier ministre peut contresigner’’, précise encore ce juge de la Haute Cour.
Le contreseing est l'action de signer un acte et ainsi valider une autre signature. La Constitution ne prévoit que le fait qu’il faut que ‘’le Conseil des ministres soit entendu’’. Le contreseing peut permettre d'authentifier la signature précédente, d'endosser éventuellement la responsabilité et l'exécution de l'acte juridique. Le Premier ministre a, dans une déclaration signée par son porte-parole, indiquait qu'il n'endosse pas les récentes nominations effectuées par le Président de la République parce que l'intérim qu'il a délégué au Ministre de l'Intérim pendant sa mission à l'intérieur du pays, n'autorise pas ce dernier à contresigner pareille ordonnance.
Selon Maître Willy Wenga, avocat au Bateau de Kinshasa/Gombe, qui s’est confié à Top Congo :"Cette énième crise ne relève pas du juridique et ne peut donc être résolue que par des voies politiques".