Ceux qui avaient condamné la nomination d’une néophyte à la tête de la régie financière de Kinshasa n’avaient pas tort. Aujourd’hui, la raison a rejoint leur camp, dans la mesure où la Dame catapultée de l’Europe pour occuper la tête de la DGRK, a démontré ses limites aussi bien dans la gestion du personnel que dans la mobilisation des recettes pour donner à la province de Kinshasa, les moyens de sa politique.
Depuis deux semaines que l’opération de la paie de l’impôt des automobiles sur la circulation routière, les assujettis peinent à s’acquitter. Pour cause, un service lent devant les agences de la seule banque autorisée à percevoir les frais relatifs à cet impôt, la vignette. La lenteur causée par des machines ou ordinateurs qui ne sont pas à la hauteur de l’opération. Ils sont à deux pour recevoir les millions des Kinois surtout quand l’on sait que Kinshasa regorge de millions de véhicules privés comme de transport en commun. Il faut prendre au moins une journée pour obtenir les notes de perception qui ne sont livrées que par ces deux agents à la maîtrise difficile de l’outil informatique. Ce qui témoigne du clientélisme installé en mode de gestion à la tête de cette régie financière provinciale. Et pour ouvrir le dossier, il faut débourser plus de 10 000 FC en mains. Une fraude ou une concussion organisée pour allaiter la Grande Mère que tout le monde vénère à la tête de la DGRAK.
Et quand bien même l’assujetti obtiendrait sa note de perception, il devra aussi subir les caprices des agents de cette banque. Entre temps, ceux qui doivent s’acquitter sont obligés de rester pendant plus de 12 heures debout avant d’être servi. Cette lenteur aura pour conséquence de décourager les assujettis ou les contribuables qui vont devoir recourir à d’autres méthodes pour échapper aussi bien au paiement de cet impôt qu’au contrôle qui sera instauré.
Kinshasa mérite mieux que la diaspora dont beaucoup n’ont pas d’expérience requise pour diriger les entreprises congolaises. Jusques là, l’engouement n’est constaté que dans les milieux du petit peuple pendant que les véhicules de grands bwana circulent sans se conformer à la législation fiscale.
Christelle Bitota